Route 132, film de Louis Bélanger

J'arrive de visionner avec l'équipe de tournage, le film de Louis Bélanger, Route 132. Privilège dû au fait que j'y tiens mon premier rôle muet au cinéma, comme je vous l'ai raconté dans ce billet alors que le film avait pour titre, Demande à ceux qui restent.

Oui, j'ai mon nom au générique! Et oui, mes scènes n'ont pas été coupées. J'y suis, en tant que Carole, la barmaid, après les 3 premières minutes du film, alors n'arrivez pas en retard! Le film est tellement captivant que j'ai vite oublié que je m'étais vue! Il y a des images d'une totale beauté, signées Pierre Mignot, qui nous font aimer encore plus le Québec. Des paysages-tableaux de St-André-de Kamouraska, de Cacouna et de Notre-Dame-du-Portage. Une musique qui accompagne mais qui pourrait avoir une vie autonome, signée Benoit Charest et Guy Bélanger. Et des comédiens! Alexis Martin et François Papineau dans les rôles principaux, entourés de Janine Sutto, Clémence Desrochers et tous les autres dont le talent traverse l'écran. Nous avons vraiment des comédiens exceptionnels au Québec.

Il faut que vous dise que j'ai vu ce film dans des conditions idéales. Dans la petite salle de la Cinémathèque Québécoise, dans un silence absolu jusqu'à la fin du générique. Avec les artisans du film, comédiens et techniciens qui ont le respect de leur travail. Ces gens scrutent les images dans les moindres détails, les accessoires, les costumes, le son, la lumière, etc. Y a personne qui tousse ou qui mange du popcorn.

Je suis arrivée à la projection en même temps que le comédien René Caron, avec qui j'ai eu le plaisir de converser. Nous avons regarder le film côte à côte. Monsieur Caron, 85 ans, qui a été annonceur à la radio, chanteur d'opérette et qui a joué dans d'innombrables émissions de télévision dont CF-RCK, Rue de l'anse, Radisson et l'inoubliable personnage truculent de Todore Bouchonneau. Très belle rencontre! Merci M. Caron.

Pour moi, ce film est un bel accident dans ma vie. Pour d'autres, c'est leur gagne-pain, le rêve de vivre de ce métier de comédien. Je peux comprendre que si j'étais à leur place, j'aurais aimé avoir un rôle parlant et davantage de scènes afin que ce réalisateur ou un autre me remarque et m'engage à nouveau. Mes espoirs seraient déçus. Il y a un côté cruel au cinéma dont on ne parle pas.

Moi je suis toujours bien consciente de ma chance et très fière de faire partie de ce film qui sera projeté pour la première fois, en ouverture du Festival des films du monde de Montréal, le 26 août et après, au Festival du film de Toronto. Il prendra l'affiche en salle au Québec dès le 6 octobre. Je lui souhaite tous les honneurs car c'est un très bon film! Vous m'en donnerez des nouvelles!