mercredi 4 novembre 2009

Mon premier voyage de chasse


Je ne vous parlerai pas ici du registre national des armes à feu. Ni de ceux qui se croient obligés d'être du bord des animaux et contre les chasseurs. Encore moins du complexe de Bambi. Plus simplement, je vous raconte mon expérience de chasseresse, ayant le prénom de la déesse, je croyais enfin avoir trouvé une activité sportive à mon goût!

J'ai suivi le cours de maniement des armes. J'ai obtenu mon diplôme et acheté mon permis de chasse. Je suis allée au champ de tir pour me familiariser avec la carabine. Douée d'un bon oeil, je tirais bulls eye, soit dans le milieu de la plus petite cible. Appuyée sur un tas de foin ou sur une table prévue à cet effet ET à l'épaule. Oui mon époux adoré et les autres hommes autour étaient impressionnés pour ne pas dire gênés. Moi, j'étais totalement sous le coup de la surprise. Je trouvais le rebond de l'arme un peu dur sur l'épaule et j'étais contente d'avoir des protecteurs sur les oreilles!

Quelques semaines plus tard, soit le premier week-end de novembre, à l'ouverture de la saison de chasse au chevreuil, nous partons à l'invitation d'un ami à Mont-Laurier. Bien sûr, j'avais au préalable découvert tous les magasins d'équipement de chasse et j'avais acheté tout le nécessaire et même le superflu. Dossard et casquette de couleur orange, manteau et pantalon de type camouflage, sous-vêtements thermiques et bottes chaudes, mitaines vertes en laine avec une ouverture pour le pouce et les doigts, sans oublier les balles de calibre 30-06! Ah oui, et les gants en latex pour dépecer la bête au cas où... Auquel cas, j'emprunterais le couteau de mon époux adoré. J'avais visionné au moins 15 fois un vidéo qui démontrait comment enlever les organes vitaux dans les règles de l'art.

Le premier matin, avant le lever du jour, je marche en forêt en direction de ma cache. Je découvre qu'elle est dans un arbre et qu'il faut monter dans une échelle. Le coeur me débat, j'ai le vertige! Au bout d'une dizaine de minutes, je suis rendue en haut, incapable de regarder en bas... Je me concentre sur l'horizon. Un rayon de soleil se pointe et je m'applique à admirer les couleurs d'ocre et de rouge, à écouter le moindre bruit d'une feuille morte qui vole au vent et mon coeur s'apaise. Au bout d'une heure, à regarder dans ma mire, je trouve le temps long et l'arme lourde. Je la dépose sur le plancher de mon... appartement qui mesure 4 pi X 4 pi et m'assoie sur mon banc de toile vert olive. Oups! J'entends un craquement. Je me lève, prends mon arme, l'appuie sur mon épaule en position de tir et et j'effectue un beau traveling à l'affût d'une queue blanche ou d'un bout de panache. Fantastique comme les branches des arbres sont grosses! Je découvrirai à plusieurs reprises durant ce petit matin que les écureuils s'en donnent à coeur joie et qu'ils s'amusent à faire du bruit pour me donner espoir...

Vers 10h, j'ai faim et j'ai les pieds gelés. Il faut redescendre! Le vertige est pire qu'à la noirceur. Lentement, j'arrive au sol. En marchant vers le camp, je me dis: va falloir que je remonte cet après-midi! Je suis un peu désenchantée n'ayant jamais pensé que je me retrouverais dans un arbre perchée, comme un gros oiseau emmitouflé. Ben oui, le même supplice incontrôlable. Mais une fois rendue en haut, quelle beauté. Et une qualité de silence, jamais vide mais toujours enveloppant, pacificateur...

J'ai refait la même routine le lendemain, l'espoir au coeur de voir un chevreuil pour voir SI je serais capable de tirer et SI je réussirais à l'abattre. Je ne le saurai jamais. Je ne suis pas retournée à la chasse depuis. Je suis du genre à avoir besoin que ça marche la première fois... pour aimer véritablement et longtemps. Question de passion.

Mais malgré les embûches, je garde un très beau souvenir de mon expérience, des us et coutumes de la chasse et du respect de la forêt. Et j'ai un cercle restreint d'amis précieux qui me donnent à l'occasion des pièces de chevreuil que je prends plaisir à cuisiner. Je vous reviens d'ailleurs très bientôt avec mes conseils et recettes!

En attendant pour plus d'info:

9 commentaires:

  1. Ahah! Déesse des chasseresses n'oubliez jamais que, comme pour la photographie (j'ai été chasseur d'images), la meilleure arme est la patience.

    Vous m'avez rappelé de beaux souvenirs du temps où j'allais au Lac du Cerf avec mon cousin, lui son "pétard", moi mes caméras. :)

    En plus des recettes nous aurions besoin d'un peu de chevreuil... ;)

    Hihi...
    Claude

    RépondreSupprimer
  2. Quel beau résumé de la chasse d' un point de vue de fille!!!

    Judith

    RépondreSupprimer
  3. Diane la chasseresse, t'es la meilleure, mais pas assez patiente... :o)))

    RépondreSupprimer
  4. Je trouve amusant de lire 2 fois sur 3 la patience... C'est qu'il m'en a fallu pour aller dans l'arbre 4 fois et attendre à chaque fois, 4 heures sans voir aucun chevreuil:)

    RépondreSupprimer
  5. Ahhhhhahahahahah! Patience = plusieurs jours d'attente, d'observation, de silence... pour monter dans l'arbre; c'était, peut-être, plus du courage que de la patience... mais bon, je ne vais quand même pas vous faire de la morale, maintenant que vous savez tirer!!!! (rires) :)

    RépondreSupprimer
  6. Ma belle Di. J'ai d'abord cru à un scénario de film ou à un cauchemar! Vraiment tu m'impressionnes. Ne me dis pas qu'il va falloir aller magasiner des chemises de chasse...Paimpont

    RépondreSupprimer
  7. Que c'est féminin comme récit. On est loin du cliché du gros gars à veste à carreau. Ces chasseurs là sont presque tous disparus aujourd'hui, peut-être parce que les femmes envahissent la forêt. Vous avez abandonné, mais des milliers de femmes ont aujourd'hui leur permis de chasse et montent dans les échelles, la nuit, à l'affût de la grosse bête, donnant encore plus de poésie à cette activité vieille comme le monde.

    RépondreSupprimer
  8. Chère Paimpont, je sais où aller pour trouver de très belles chemises de chasse:)
    @ Claude: J'ai toujours mon permis de maniement des armes à feu, il suffirait que je me pointe dans le bois, dans une cache... au sol!
    diane

    RépondreSupprimer
  9. Diane; Aujourd'hui j'ai lu ton blogue au sujet de ton premier voyage de chasse et cuisiner de chevreuil. The description of your preparation of learning how to shoot, your clothing, and finally the beautiful forest, was like a movie unfolding. I recalled the first time I went hunting....yes I saw a deer, I aimed but I could not shot it...one of the men did. After that experience, I was quite happy to be fly fishing instead. But I'm very sure as I was not as well dressed as you...I would like to imagine you as the queen going on safari. Thank you for your wonderful description and sharing your memories.
    Toni

    RépondreSupprimer

J'adore vous lire!