mardi 21 avril 2009

La censure de la liberté

Il fallait s'y attendre. Avec les nouveaux moyens de communications générés par internet, la prolifération des réseaux sociaux et la popularité exponentielle des blogues, le vieux fantôme de la censure ressuscite. Le sujet fait la UNE du journal français en ligne Marianne2 http://www.marianne2.fr/TF1-censure-son-editorialiste-blogueur_a178116.html.

Il y est question de TF1 qui a censuré son éditorialiste blogueur Eric Revel, qui a critiqué le discours prononcé à Dakar de Ségolène Royal, en qualifiant ses propos de démagogiques. L'article en question a d'abord été retiré puis le blogue fermé! Fin de la libre expression sur internet... La direction a déclaré: «Voyant que cela déchaînait les passions, il n’était pas possible pour lui de s’exprimer dans de bonnes conditions».

Sauf que l'essence même d'un blogue est l'échange, le partage d'idées et l'intérêt pour les lecteurs est de suivre le fil de discussion, les débats, justement! Il est clair ici que lorsqu'un blogue est hébergé par un organe d'information bien établi, il y a une ligne de parti à suivre, comme en politique. Les journalistes et blogueurs doivent respecter les normes mises de l'avant par le portail qui les héberge. On en revient à la convention employé vs employeur. Mais ces règles devront être révisées. On ne publie pas n'importe quoi mais il va de soi que la nature même d'un blogue exige de nouvelles règles de pratique. Et si on choisit d'écrire un blogue, c'est parce qu'on cherche une liberté d'expression. Bien sûr il y a l'éthique du respect, celui des lecteurs et les valeurs personnelles du blogueur.

Dans mon cas, je tiens à ma liberté d'opinion et c'est pourquoi j'évaluerais avec beaucoup de circonspection et de discernement si un média offrait d'héberger mon blogue. Je disais à la blague à mes amis au début de cette aventure: je me cherche une famille d'accueil. Le but étant d'élargir mon lectorat. Je peux maintenant affirmer que je préfère le prix de la liberté à celui d'une plus grande diffusion. À moins que le portail en question et moi soyons des âmes-soeurs... Et j'y vais de mon vieux conseil: quand vous lisez un texte publié en version papier ou électronique, ayez toujours en tête sous quel chapeau d'intérêt est-il écrit...

4 commentaires:

  1. Belle libre Diane, ton choix possède la qualité des vrais passionnés et ainsi, la société peut évoluer un tant soit peu. La censure est encore plus présente dans les média (sans S, j'ai fait mon latin :-) )autant sur Internet que dans les publications traditionnelles que la majorité des gens ne se l'imaginent...

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  2. La liberté nécessite de prendre des risques. Elle peut coûter cher, mais au fond elle n'a pas de prix. J'admire profondément ceux qui osent et payent le prix. Sculpteurs, auteurs, peintres, libre penseurs ou blogueurs. Nous avons infiniment besoin d'eux pour confronter le pouvoir des recteurs de la rectitude(presque pléonasme). Tant que la passion et le courage ne vous font pas défaut, continuez madame.

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  3. Comme on dit bien souvent : c'est l'intention qui compte...

    Si je me souviens bien, un éditorialiste, c'est un journaliste qui écrit l'opinion de son patron. Beaucoup se suicident "professionnellement" après un certain temps, à moins d'être complètement zombie... ;-)

    Mais, du moment que "tout le monde en parle"!!! Ça pourrait être royalement payant... ;-)

    En passant, j'ai bien aimé la réplique de Patrick Poivre d'Arvor (dimanche dernier) à propos de son éviction du "Journal télévisé" de la TF1 : "Ce n'est pas la faute de Sarkozy, ce sont les féodaux, des gens de la royauté, qui ont voulu plaire à leur souverain." L'ultime insulte à faire à un français de la république. Les voilà bien poivrés et décapités (rires). Mais, aucune réaction de tout le monde en regarde...

    Regarde quoi!?

    Eh bien! Ce commentaire a été oublié, ou a peut-être passé inaperçu, parce que l'attention s'est soudainement fortement rivée sur un "drap-de-peau" rouge qui menaçait de s'envoler de son mât "charmant". Il y a des cas où la beauté charme tant qu'elle se laisse contempler en silence, toutefois. (rires).

    Comme l'a si bien dit madame Atwood : les singes mâles donnent de la nourriture (ou 2 dollars) aux femelles en échange de sexe. Ah! J'aime bien Jean-Pierre Ferland : "Y'a pu rien à l'index".

    Ceci étant dit, la censure dans l'Internet : connaît pas... elle n'existe même plus à la télé... En fait, je me demande si la télé n'est pas devenue télénet. On y trouve de tout : du français hockeyain, de la réalité réelle réellement réalisée par des réalisateurs qui ne réalisent pas grand chose, des vrais crimes, du vrai xxx, etc. L'Internet provoque des choses... je dirais. ;-) Un voyeurisme naissant d'une curiosité pourtant légitime.

    À bien y penser, l'Internet est une jungle très spéciale : les images et les écrits restent, ils sont mémorisés, et ils sont visibles sur toutes les orbites. Toutes nos actions et réactions sont gravées à jamais dans les électrons. Autrement dit, nous sommes tous tout nus (vertuellement ou pas :-))))) ) après quelques mois de participation et d'échanges... (une couple d'échanges et non un échange de couples...) (rires).

    Je me demande si mon commentaire sera censuré... ??? hihihi! :-))))))))))))))))

    Bon, ne dramatisons pas... quand c'est beau, c'est beau... "vu d'en haut". La tendance de l'humanité c'est: "Un peu plus haut, un peu plus loin... si tu voyais le monde au fond là-bas..."


    PS "Médias", dans le Grand Robert est francisé, peut-être dans le petit aussi. Le mot est passé de "media" à "média", "médias" presque immédiatement après l'arrivée de l'Internet... (rires), en fait depuis 1983. ;-)

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  4. Très bon sujet Diane. La censure pour moi est une vraie plaie. Elle consiste à modifier une réalité pour en produire une seconde plus stérile qui parfois, est très différente de l'œuvre (article, chanson, opinion, film etc.) originale.

    Citation de l'article de Diane :
    La direction a déclaré: «Voyant que cela déchaînait les passions, il n’était pas possible pour lui de s’exprimer dans de bonnes conditions».

    Le cadre de ces "bonnes conditions" étant déterminé par la direction de TF1 elle-même, l'article en question en perd de sa valeur. Ça sert à quoi de donner son opinion s'il faut le donner selon les barèmes de quelqu'un d'autre?

    Je suis pour la libre expression dans tous ses sens. Même les plus extrêmes, n'en déplaise. Je prône la responsabilisation de l’individu. On a tous le choix de lire ou de ne pas lire, d'écouter ou de ne pas écouter. Si quelque chose nous choque ou nous fait réagir nous avons le choix également de faire valoir nos idées et de les défendre.

    Mais il y a toujours 2 cotés à une médaille :
    Une ligne très fine sépare libre expression et harcèlement. Il y aura toujours des imbéciles comme Jeff Fillion de radio X à Québec qui on poussé la note trop loin avec Sophie Chiasson. A ce stade, ce n'étais plus de la libre expression mais bien des agressions psychologiques à répétition sur une période prolongé. Elle a prise les moyens et lui a fait fermer le clapet; « Exit » Jeff Fillion. Il y a des recours contre ceux et celles qui se cachent derrière la libre expression pour camoufler leurs vraies intentions malsaines mais cela nui malencontreusement à la vocation première, plus noble, de la libre expression, soit de dire ce que l’on pense, sans avoir peur de ce qu’en pense les autres en assumant pleinement les conséquences.

    Je trouve navrant que Mr. Eric Ravel n’ait pu s’exprimer normalement. La censure n’est rien d’autre qu’une insulte à l’intelligence. C’est d’empêcher les gens de tirer eux-mêmes leur conclusion pour stériliser la pensée collective dans un cadre judéo-chrétien encore trop présent à mon goût. Si vous avez peur d’être choqué par le prochain Bye Bye, bien, regardez donc une autre émission et laisser donc rire ceux qui trouve ça drôle. Sinon on va finir avec un bye bye juste « passable pour tous ». Là est le danger de la censure.

    Je terminerais en écrivant qu’il ne faut pas oublier que dès que l’on censure quelque chose, on cache une partie de notre nature humaine, laide ou belle. Bien-sur, ça prend de la réglementation (exemple : Film XXX ou trop violent interdit au moins de 18 ans) mais de juste l’interdire ou le cacher, on tombe dans une hypocrisie qui dénie ce que l’on est en réalité.

    Vive la libre expression et la fin de la censure…

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