J'ai presque 10 ans et comme à tous les samedis, ma mère revient de chez la coiffeuse avec le journal hebdomadaire "Échos-Vedettes", acheté à la tabagie du coin. J'ai la semaine pour le lire mais je le feuillette avec empressement avant de regarder le soir même l'émission "Jeunesse d'aujourd'hui" où défilent les vedettes de la chanson. C'est ainsi que je me tiens au courant des nouvelles artistiques du Québec. Pour mieux satisfaire ma curiosité, j'achète les magazines "Salut les Copains" et "Âge Tendre" qui nous arrivent de la France presque 2 mois après leur publication. Les vies de Michèle Richard et de Sylvie Vartan, de Pierre Lalonde ou de Johnny Hallyday n'ont pas de secrets pour moi.
C'est en regardant avec plaisir, l'album souvenir publié aujourd'hui à l'occasion du cinquantième anniversaire d'Échos-Vedettes, que ces images de mon enfance refont surface. J'y revois les chanteurs et chanteuses, comédiens et comédiennes qui à leur façon, ont meublé mon imaginaire et qui sans doute, m'ont inspirée pour travailler par la suite dans le show-business. Ces personnalités qui toute jeune, piquaient ma curiosité et me faisaient rêver, je les ai presque toutes rencontrées par la suite. J'ai même eu l'occasion pendant quelques années, de tenir une chronique de disques dans Échos-Vedettes!
C'est important de savoir d'où on vient. Encore davantage quand on a la chance de vivre assez longtemps pour pouvoir mesurer le chemin parcouru, tant sur le plan personnel qu'au niveau de la société. La vivacité artistique a toujours témoigné de la spécificité culturelle du Québec. C'est en grande partie grâce à elle que nous ne sommes pas engloutis par la culture américaine. Nous aimons nos artistes, nous en sommes fiers. Leur talent rejaillit sur nous. Mieux, leurs oeuvres nous accompagnent, nous inspirent, nous font rêver, marquent des moments de notre vie. C'est ainsi qu'on crée une histoire, qu'on associe un événement à une chanson, un spectacle, un film, une pièce de théâtre, une émission de radio ou de télé, un livre. Et plus le temps passe, plus l'histoire s'enrichit pour devenir la mémoire de la vie, ce qu'on nomme culture. Avec tous ces souvenirs pour bagages, on peut mieux apprécier le présent et évaluer la qualité d'une oeuvre, ses chances de perdurer ou non... C'est ce qu'on appelle l'expérience, ce qu'on a appris.
Échos-Vedettes, depuis son premier numéro publié le 26 janvier 1963, reflète la vie artistique et culturelle québécoise, et demeure populaire dans son sens le plus noble. Je souhaite à cette publication de demeurer vivante dans ce monde de l'information en constante ébullition, afin de continuer à enrichir notre mémoire collective et personnelle!
Bravo à l'équipe du magazine pour ce formidable travail sur le passé. Il raconte comment nous nous sommes créé une culture populaire. Pour avoir un avenir, il faut avoir un passé. Ce passé culturel est inscrit dans cette édition spéciale. C'est l'assise sur laquelle repose toute notre nouvelle génération d'artistes, notre avenir culturel. Merci Diane, tu résumes très bien l'enfance et l'adolescence de tous ceux qui ont participé à cette explosion culturelle il y a 50 ans.
RépondreSupprimer@ Claude: oui, c'est un avantage d'avoir vécu cette explosion culturelle et souhaitons-nous de voir l'évolution des 30 prochaines années au moins!
SupprimerMerci de nous rappelé ces beaux moments.Tout ce temps qui passe et pourtant,c'est comme si c'était hier...
RépondreSupprimerMoi,j'étais folle de Robert Demontigny et des excentriques.
@ Carole: Nous avons le même âge ou presque et tant de souvenirs en commun! Les Excentriques... un des groupes de l'époque YéYÉ:-)
RépondreSupprimerMon amie d’enfance et moi, on regarde religieusement la populaire émission «Jeunesse d’Aujourd’hui» avec le beau Pierre Lalonde et Joël Denis.Il nous arrive souvent d’y assister en direct dans les studios du Canal 10. Pendant les longues heures d’attente, Louise et moi dévorons l’ Hebdomadaire «Echos-Vedettes», acheté au coût de $0.10,à la recherche de scoops, mariages, ruptures, décès, naissances… bref, tous genres de potins sans oublier les nombreuses photos sur nos idoles et même… les autres!
RépondreSupprimerUne bonne fois, je lui confesse à quel point j’aimerais travailler dans le domaine du showbiz. Et en 1967, j’obtiens mon premier poste de secrétaire dans une maison de disques, laquelle regroupe pas moins d’une vingtaine de chanteurs, chanteuses et groupes québécois au Top des palmarès. Je pense à Renée Martel, Michel Pagliaro, Bruce et Les Sultans, Michèle Richard, César et Les Romains, Robert Demontigny… autant d’artistes que l’on retrouve régulièrement dans EV. C’est l’époque des 45-tours, des versions de succès américains et ça se vend comme des petits pains chauds!
Pour être à l’affût de tout, je regarde «Le club du disque» où j’aime détester Jacques Duval; le magazine culturel de l’époque «Bon Dimanche» pour ses chroniques sur les disques, spectacles, cinéma, livres, etc et finalement, l’émission sur l’actualité artistique et culturelle «Toute la ville en parle», la jumelle du journal «Echos-Vedettes»…
J'arrête ici en te disant chère Diane, que c’est en lisant ton billet si inspirant et en feuilletant le premier fascicule commémoratif soulignant les 50 superbes années d’existence du Magazine «Echos-Vedettes», que je revis autant de belles émotions!
Merci à toi et longue vie à cette publication dévouée à la culture du Québec!
Wow! Ginette!
SupprimerTu as eu la chance d'aller en studio à Jeunesse d'Aujourd'hui! Je n'ose imaginer ce qui me serait arriver si j'avais pu être là... J'aurais peut-être voulu danser devant la caméra:-)
Chose certaine j'aurais sûrement applaudi les vedettes avec toi et ton amie Louise!
Merci pour ce beau commentaire qui ajoute des détails intéressants qui enrichissent mon sujet qui aurait pu s'intituler: il ne faut pas lever le nez ou regarder de haut la culture dite populaire...