L'intimidation a toujours existé mais on n'en parlait pas aussi ouvertement qu'aujourd'hui. Au temps où les enfants étaient élevés plus sévèrement, les parents usaient de l'intimidation envers eux, pour obtenir un comportement plus discipliné à leurs yeux. Ce n'était pas mal vu...
Quand on y pense, l'intimidation est présente partout. Et chacun l'a vécue à un moment ou un autre de sa vie. À l'école, au travail, qui n'a pas connu un patron autoritaire et arrogant, en politique, en affaires et aussi au sein de la famille. Celle entre les jeunes enfants est souvent la plus cruelle. Par exemple un enfant obèse se sentira rejeté par les plus minces, se faisant insulter par des surnoms blessants. Maintenant, il y a aussi la cyberintimidation, celle qui se répand sur internet, alors qu'une personne est harcelée par de nombreux courriels ou sur les réseaux sociaux.
L'intimidation implique un rapport de force, l'un voulant inspirer de la crainte chez l'autre afin de lui faire perdre de l'assurance. Un assoiffé de pouvoir et de contrôle, n'hésite pas à utiliser la violence verbale, physique ou psychologique. L'intimidation se nourrit par le silence... il faut donc réagir, dénoncer. Mais, est-il possible de défendre ses idées sans intimider l'autre, à son tour?
Alors que nous vivons le règne de la pensée unique, dans une société où la différence n'est pas tolérée, il ne faut pas s'étonner que les tactiques d'intimidation se soient raffinées et multipliées. C'est pas tout le monde qui veut entrer dans le même moule... Mais la dissidence est mal perçue. Je dirais alors que nous assistons à l'intimidation inversée, celle qui est permise sous prétexte de la vertu ou pour la bonne cause. Celle qui répond aux critères de la société actuelle.
En ce moment le Québec vit les grèves étudiantes. On cherche à intimider le gouvernement, le public et les étudiants qui veulent retourner à leurs cours. Le conflit a tous les droits. Et les étudiants en grève sont persuadés que leur cause est valable et nécessaire. Même que selon eux, c'est le gouvernement qui est ici le provocateur. On dirait que l'expression de bonne foi n'existe plus... Décidément, l'intimidation est un cercle vicieux qui se joue au moins à deux!
Bonjour Diane... ;-)
RépondreSupprimerPour ma part, je crois que la cause des étudiants est juste. Augmenter les frais de scolarité va à l'encontre de l'Éducation Libre pour tout un chacun.
Maintenant, je dirais qu'on ne sait pas négocier, argumenter. Nos dirigeants manquent d'intelligence et c'est malheureusement vrai que les étudiants sont manipulés par les syndicats de toutes sortes. J'en connais qui se sont retrouvés sur le pont Jacques-Cartier sans savoir que c'était planifié par quelques autres (les leaders). Et que penser de la police qui a aidé les étudiants à bloquer le métropolitain?... Encore là, la plupart des étudiants ont été entraînés là sans le savoir... etc.
De plus, si on se souvient bien, les étudiants déclenchent des grèves pour rien (UQÀM) à chaque session, zéro effet, zéro bénéfice, et souvent pour se rendre compte que c'est le syndicat qui, derrière les rideaux de scène, prépare la place pour d'autres choses. Comme pour la convention collective des professeurs il y a quelques années.
L'intimidation, pour moi, c'est autre chose. Il y en a plusieurs sortes. Ça va du "juste pour écoeurer" à "pour exploiter, extorquer, ..."
Ce sont les réponses à l'intimidation qui sont importantes. Et ces réponses sont souvent propres à chacun. Personnellement, je l'élimine, je ne réponds jamais à l'intimidation. J'essaie d'éviter les occasions qui peuvent les déclencher. Sauf si on me donne la chance de le faire "en sourdine". Je pense à quelques courriels non désirés. :)))))
J'aurais aimé connaître plus de réponses aux intimidations quand j'avais 6 ans. :)))) Je pense qu'on a fait beaucoup de progrès en 50 ans. En tout cas, il y a plus de moyens qu'avant. Ils ne sont malheureusement pas assez utilisés. Il y aurait peut-être moins de suicides si les gens pouvaient mieux voir la sortie de secours. ;-)
Bonjour Claude!
Supprimervotre commentaire me fait réaliser que j'ai oublié de parler de la manipulation, grande soeur de l'intimidation!
C'est difficile parfois de discerner l'intention réelle, derrière une parole, un geste. Il y a des gens si habiles...
C'est vrai et j'en ai conclu que c'était impossible de connaître les intentions autres que les nôtres. ;-)
SupprimerIl faut tout ramener à soi et essayer de comprendre l'importance que nous devons accorder à telle ou telle autre manipulation.
Et puis il y a les petites intimidations sournoises des patrons, des collègues, etc. auxquelles on doit faire face tous les jours. Des petites agressions, plutôt. Je n'ai pas toujours toutes les réponses, malheureusement. :)))
Ton texte me fait beaucoup réfléchir et m'amène plus de questions que de réponses... Très intéressant!
RépondreSupprimerAnne-Marie.
Bonjour Anne-Marie,
Supprimeroui c'est une réflexion sur un sujet qui comme bien d'autres, rejoint : y a toujours deux côtés à une médaille...
Merci beaucoup pour ton commentaire.
L'intimidation que l'on subit durant son enfance demeure dans l'esprit et influence le comportement de l'enfant devenu adulte.
RépondreSupprimerA la maison, nos parents ont toujours valorisé nos efforts et nos bons comportements. Cependant, dans les petits villages, il y avait, à l'époque, des jalousies entre adultes et ces adultes se servaient des enfants pour atteindre les parents. Je l'ai vécu. Mon comportement est toujours influencé par ces intimidations vécues dans mon enfance. Les enfants qui intimident d'autres enfants ont quelquefois eu l'exemple des parents.
Certains enfants ne sont pas automatiquement méchants, ils le deviennent, ils apprennent des adultes que faire peur, par l'intimidation, peut fonctionner, peut leur rapporter quelque chose.
Nous vivons aussi dans une époque où tout doit être facile, tout doit me rapporter sinon, je conteste, j'exige et si ça ne fonctionne pas alors je manipule l'autre pour qu'il me donne ce que je veux.
L'enfant roi devient un adulte roi. L'enfant blessé demeure un adulte blessé.
Ghislaine
Chère Ghislaine,
Supprimerje suis bien d'accord avec toi, plusieurs comportements se transmettent d'une génération à l'autre, les bons comme les moins bons. Il faut beaucoup de maturité pour qu'un enfant devenu adulte, sépare le bon grain de l'ivraie... Certains ignorent même qu'il vivent encore sous l'influence de leurs parents.
Qui trop embrasse, mal étreint ?
RépondreSupprimerChère Diane,
Ta 101ième chronique sur l’intimidation me donne l’occasion d’émettre un commentaire discordant, ceci en toute amitié, partant de l’idée qu’un blog vivant est un carrefour d’information et d’échange, mais aussi un lieu de débat. Mon propos : si on donne une acception trop large à un mot, il risque d’en perdre sa précision et son pouvoir évocateur.
Par exemple, je ne crois pas que le terme «intimidation» soit le meilleur vocable à utiliser pour décrire la relation entre parents et enfants, même lorsque les premiers exercent sur les seconds une autorité que d’aucuns pourraient qualifier d’excessive. De la même façon, il me paraît abusif de dire que les étudiants cherchent à intimider le gouvernement et le public lorsqu’ils protestent contre la décision du gouvernement d’aligner en cinq ans sa politique de droits de scolarité et de frais afférents sur celle de l’Amérique du Nord plutôt que de continuer à s’inspirer de l’Europe.
Quand on regarde de quel côté se situent la loi et l’ordre, il me semble que nous assistons plutôt à un combat entre David et Goliath, … spécialement dans le contexte où la remise en question de notre politique favorisant l’accès aux études universitaires – un enjeu de société fondamental - n’a pas fait l’objet d’annonce, d’engagement ou de discussions lors de la dernière campagne électorale.
Selon moi, l’intimidation s’exerce d’abord à l’endroit d’individus et non de groupes. En ce sens, ton texte décrit très bien les effets détestables et destructeurs de l’intimidation sur une personne et son caractère tout à fait inacceptable.
Le débat est lancé.
Franchon
Bonjour Franchon,
RépondreSupprimeroui un blogue est vivant et il doit être un lieu d 'échange, voire de débat.
Et ton point de vue est toujours le bienvenu ici!
C'est vrai que lorsqu'un mot est utilisé à toutes les sauces, il en perd son sens premier. Sans être galvaudé, le mot intimidation est devenu très populaire...
Ceci dit, l'intimidation entre parents et enfants existe bel et bien, d'un côté comme de l'autre, et cela se passe souvent entre autres à l'adolescence, quand l'enfant a besoin de couper le cordon et de s'affirmer.
En lien avec les grèves étudiantes, certains moyens utilisés ont donné pour résultats de gêner la circulation sur les ponts et dans les voies publiques. Je ne discute pas du bien fondé de la grève ou non mais bien des moyens employés, pour parvenir à leurs fins. Les jeunes n'ont rien inventé malheureusement, ils reproduisent les vieilles tactiques et le même langage que les aînés ont connu lors de la naissance des mouvements syndicaux, par exemple. Et cela me désole de constater qu'ils ont appris déjà, la langue de bois...