À l'adolescence, au retour de l'école, j'écoutais l'émission ¨Le Clan¨ à la radio CKTR de Trois-Rivières. J'étais membre du fan club et je participais aux concours. Un de mes poèmes avait même été lu en ondes! À 18 ans, j'étais au micro, en tant que Zouzou, avec l'animateur du matin. Puis j'ai lu les nouvelles, été affectée aux reportages judiciaires tout en poursuivant mes études. Dans les années 80, j'étais productrice déléguée des émissions de jour à CJMS, Montréal en plus d'assumer la réalisation quotidienne du "RadioCafé Provigo". Aussi bien dire que la radio et moi, sommes un vieux couple d'amoureux. Mais de plus en plus, j'ai de la peine pour ma douce moitié.
Il me semble que la radio est de plus en plus malmenée, mal dirigée et qu'en voulant la faire compétitionner avec la télé, les nouveaux médias et les I Pod, elle en perd son identité. Sans parler de la concurrence normale entre les stations de radio, qui sont prêtes à changer de son à chaque saison.
La radio que j'aime est celle qui me parle, tant par les propos des animateurs que par son choix musical. La radio qui me tape sur les nerfs engage des animateurs qui parlent pour ne rien dire, déplacent l'accent tonique, articulent mollement sans oublier les fautes de français à profusion. Et le pire: les animateurs qui lisent en ondes. C'est clair qu'ils ne me parlent pas!
C'est connu que le nerf de la guerre est la cote d'écoute. Un auditeur fidèle, qui revient jour après jour est payant pour les gestionnaires de la radio. Mais pour accroître la cote d'écoute, les dirigeants des radios ne cessent de faire des changements à leur antenne! Il y a là un paradoxe évident. Mais qu'est-ce qu'un auditeur cherche? Des repères. Une radio dans laquelle il se reconnaît, qui accompagne ses habitudes de vie, à la maison, en voiture, la semaine comme le week-end. Une radio qui le réconforte, une présence chaleureuse voire amicale. Une voix au timbre plus bas que haut, avec les bonnes intonations, au vocabulaire varié. À quoi ça sert d'écouter une série de clichés répétés sur le ton du "Je me moi qui sait tout" ? Il n'y a là aucun partage avec l'auditoire. Pour me parler, il faut avoir des choses à me dire, un contenu pertinent et court, une information qui m'interpelle, m'interroge ou me divertit.
Alors que la musique est disponible partout en ligne, qu'est-ce qui reste à la radio? Les animateurs! Ce sont eux et elles qui font la différence. Peu importe l'offre en contenu, si elle est mal livrée en ondes, la radio perd plus que des auditeurs. Elle perd son âme.
Un sujet difficile... un peu comme pour la musique de "qualité". Je vois la radio comme un médium pour une "activité" de communication.
RépondreSupprimerLa base reste la communication...
Je crois (en tout cas par rapport à mes jeunes années où les radios étudiantes émergeaient et où il y a avait une espèce de révolution "musicale" et autres...) que les auditeurs sont sollicités par beaucoup d'autres médias appuyés sur Internet. La radio traditionnelle s'en va, malheureusement pour ceux qui en vivent. Un peu comme les forgerons quand l'auto a remplacé le cheval.
Le problème avec Internet est que pour s'assurer une fidélité, il faut vraiment être intéressant 100% du temps. Une seconde d'ennui = 1 clic vers ailleurs.
Et comme c'est relativement facile de "communiquer" dans Internet, on y retrouve n'importe quoi.
Tout ça fera en sorte que les animateurs de qualité, qui savent parler et être intéressants, seront de plus en plus rares et de plus en plus coûteux. Seules les grandes chaînes pourront se les payer. Les autres stations se contenteront de "miser" sur le langage populaire et familier, le supposé langage sans prétention.
Je ne suis pas très réjouissant, on dirait...
Mais bon, je suis impressionné par votre parcours professionnel, Diane. ;-)
En premier lieu, je tiens à vous remercier Claude pour votre fidélité à commenter sur mon blogue.
RépondreSupprimerC'est certain que la radio évolue mais elle est là pour rester. Je déplore seulement qu'elle est dirigée par des gens à l'esprit comptable. Quant aux animateurs de qualité, vous avez malheureusement raison. La tendance est aux interchangeables, sans saveur. Ils croient qu'il suffit d'arriver en studio 5 min. avant d'être en ondes, d'ouvrir le micro et la bouche pour improviser des propos sur l'air du temps. Plus c'est léger, plus le monde écoute, on dirait!
Quel beau texte et quelle vérité!!!! J'aurais voulu l'écrire moi même ....C'est un fait que plein d'animateurs aujourd'hui ne disent que des banalités et souvent autour de leurs propres vies ..
SupprimerMerci Diane pour ce beau texte puisse -t-il faire son chemin jusqu'aux décideurs!
Céline
Merci Céline.
SupprimerSi les décideurs lisent mon billet, j'attends leurs commentaires:)
Belle réflexion ma chère Diane sur les radios en 2012. En plus, tu aurais pu ajouter tous les anglicismes les "Top ten" "la game à soir" "le coach qui parle pas..." etc.
RépondreSupprimerMais c'est aussi l'état d'un peuple qui se meurt tout doucement comme sa radio. La disparition lente mais certaine du peuple Québécois, de sa la langue et sa culture.
Au profit de ... le multiculturalisme forcé et imposé par Trudeau dans les années 70 avec un pseudo Canada bilingue qui n'a rien de bilingue sauf les Québécois francophones qui eux, ont appris l'anglais et qui sont fiers de répondre aux vendeurs unilingues Anglais du "West Island".
Très triste sort pour la radio et du peuple Québécois qui sont appelés à mourir et disparaître completement dans les années à venir.
Sur ce, continue ton beau blogue et passe une belle année 2012.
Paul xxx
Bonjour Paul,
RépondreSupprimerc'est vrai que la radio est aussi le reflet d'un peuple.
Ton commentaire est-il lucide ou pessimiste? L'avenir nous le dira.
Merci de participer à mon blogue!
J'avais juste envie d'émettre un petit commentaire suite au mot de Claude Giroux, connaissant assez bien le milieu je dois vous avouer tristement que les gros sous ne vont pas nécessairement aux animateurs de qualité et vaut mieux ne pas connaître les cachets faramineux qui sont versés à ceux "qui connaissent la chanson" sans être obligés de connaître le français! Paimpont
RépondreSupprimer@ Paimpont: vous dites mieux que moi ma pensée!!
SupprimerMerci.
Je suis tout à fait d'accord avec tes propos.
RépondreSupprimerSurtout lorsque tu mentionnes:¨parler pour ne rien dire.¨Parfois,j'essaie d'écouter certaines stations mais au bout de quelques minutes,s'installe une tension en moi...
Vite,un poste où la voix eat posée et le sujet pertinent.
Ce que je veux:me détendre et être informée.
@ Carole: le pire c'est dans les boutiques avec la radio tonitruante qui sort du plafond. Tout pour me faire fuir!
SupprimerUne façon comme une autre de me faire économiser :)
Très bon article, Didi, sur la radio, les émissions et les animateurs(trices). Depuis mon enfance, j'écoute la radio. J'ai essayé d'écouter la radio privée mais je suis incapable de supporter le ton et les propos de plusieurs animateurs. Dire des stupidités pour faire rire et, ce , dans un langage souvent douteux m'horripilent.
RépondreSupprimerIl y a encore de bonnes émissions et de bons(nes) animateurs(trices) si on aime l'intelligence des propos et la bonne musique.
Ghislaine
Merci Ghislaine pour ce commentaire équilibré.
SupprimerOui quand on cherche on trouve!
Mais les dirigeants de la radio misent sur la jeune génération qui elle, s'intéresse à autre chose... Alors on néglige les 45 ans et plus.
Vous avez bien raison !! Même notre radio d'état n'y échappe malheureusement pas. À Espace musique, les animateurs "champignons" poussent et sont aussitôt bouffés par une série de suivants d'une saison à l'autre (heureusement dans beaucoup de cas !). De la musique où le texte est chose du passé, où l'harmonie est d'une banalité désarmante. Bref, je n'écoute plus cette radio le jour. Elle est encore différente et intelligente le soir, mais pour combien de temps ?
RépondreSupprimerCéline
@ Céline: notre radio publique n'échappe pas aux modes ambiantes et à la pensée éphémère des radios privées, même si elle se veut distincte... Où elle se distingue, c'est au niveau des cotes d'écoute:)
RépondreSupprimerMerci pour votre commentaire!
Bonjour Diane,
RépondreSupprimerVous avez mille fois raisons, il existe encore des auditeurs qui recherchent ces paroles qui leurs sont réellement adressées....et non lus.
J'ai aussi beaucoup l'impression que maintenant la radio est une machine à ''pluguer '' les poulains des promoteurs, délaissant en cela tous ceux qui dans mille autres domaines auraient quelque chose à offrir gratuitement.....par leurs philosophies.
Je vous souhaite une très belle journée et des paroles pleines de douceurs à nous offir.
Michel Zim.......
Québec
@ Michel: Quelle belle surprise votre commentaire!
RépondreSupprimerLa radio est un moyen de communication qui peut être très intime, certains animateurs ayant le don ou le talent de nous donner l'impression de ne s'adresser qu'à nous... Ils savent nous rejoindre et nous accompagner, au fil des jours, nous laissant croire ainsi que la solitude n'existe pas.
Je suis touchée par votre fidélité; au plaisir de vous lire à nouveau!