C'est le titre du livre qui attendait depuis plusieurs mois sur ma table de chevet et dont je viens de terminer la lecture. Je vous en parle parce que je l'ai aimé. Je peux même ajouter qu'il fait désormais partie de mes livres phares, ceux qui comptent, ceux qui ne pourront quitter ma bibliothèque. D'abord publié chez P.O.L. en 1998, disponible depuis chez Folio. Michel Deville en a aussi fait un film.
Écrit par Martin Winckler pseudonyme de Marc Zaffran, médecin. Le lecteur suit le quotidien du docteur Bruno Sachs, jeune médecin de campagne, en France. Les narrateurs sont les patients, la secrétaire du cabinet, ses voisins, sa mère, ses collègues. Les conversations nous sont confiées dans de courts chapitres. On y trouve toutes les histoires de cas et de figures possibles. Mais ce qui importe c'est ce que le patient ne dit pas... et que le médecin devine. Parce que la qualité première du médecin est de savoir écouter, surtout les silences entre les hésitations et les clichés. À travers les banalités, _ ¨Pourquoi venez-vous me voir?¨_ ¨Parce que j'ai grossi. Parce que j'ai maigri. Parce que je ne dors plus. Parce que je dors sans arrêt¨, le docteur Sachs lit dans les émotions des malades qui parfois ne le sont pas, ce qui ne les empêche pas de souffrir...
Les confidences des patients sont souvent touchantes, de lourds secrets sont dits ¨ma fille je n'ai pas envie de la voir...¨(p. 555) et certains passages sont d'une franchise brutale: ¨... la liberté ne se partage pas. Si un homme ne veut pas d'enfant, personne n'a le droit de l'y obliger. Pas même ¨sa¨ femme. Et surtout pas ¨au nom de leur amour¨. L'amour ça n'est pas une relation de pouvoir. Je sais beaucoup de femmes pensent le contraire. Elles veulent à tout prix être mères parce que ça leur donne un pouvoir terrible.¨
L'écriture du livre est parsemée d'humour et de répétitions comme dans la vie. Cent fois le docteur Sachs prend le stéthoscope, la porte de la salle d'attente s'ouvre, il répond la nuit aux appels d'urgence et il se rend au domicile des malades. En un mot, soigner c'est sa vie. Dévoué au point de s'oublier lui-même, telle est sa maladie. Il n'en guérit pas mais il finit par trouver son remède...
Je vous invite à aller sur le blogue de Martin Winckler pour mieux le connaître et aussi celui-ci, dédié aux écrivantes et écrivants. Quant à moi, j'aime relire ce texte qui à chaque fois me rapproche de la guérison... Merci docteur Sachs-Zaffran.
"La Maladie de Sachs" est l'un des rares romans dont je garde un souvenir ébloui. J'ai lu ce texte presque à parution, il y a quelques années donc. J'ai adoré ce rythme, ce ton, cette lassitude si humaine, et cette tendresse qui prend le pas sur la fatigue malgré tout. C'est tellement ça, la vie. Le rocher de Sisyphe... Le roman de Winkler a résisté au ménage de ma bibliothèque. Je compte le conserver longtemps.
RépondreSupprimerJe n'ai pas lu ce livre, mais quelle belle description vous en faites. Ça donne le goût, c'est sûr. Merci.
RépondreSupprimer@ Danielle: on partage ensemble un plaisir de plus! Merci pour ton commentaire.
RépondreSupprimer@ Claude: Youppi! C'était le but: donner envie de le lire.
@ tous: quel est votre livre en cet été 2011?
Je l'ai lu il y a quelques années et tu me donnes le goût de le relire, ce que je ferai.
RépondreSupprimerChère Carole,
RépondreSupprimerrelire un livre aimé est un luxe réservé à ceux qui savent gérer le temps!
je l'ai lu plusieurs fois aussi, et je l'adore.
RépondreSupprimerJ'ai vu aussi le film et il faut saluer la performance d'Albert Dupontel, il avait un rôle à contre-emploi (à l'époque).
@ Isabelle: merci pour ton commentaire qui m'incite à voir le film.
RépondreSupprimerEn passant, M. Zaffran a vécu dans ta région d'origine, la Sarthe!
Merci Didi de faire une si belle et si complète description que ça donne le goût de lire ce livre. Je vais le lire et je vais aussi le proposer à mon comité de lecture.
RépondreSupprimerUne fois aux 2 mois, nous sommes quelques amies à nous rencontrer pour donner nos impressions sur un livre que nous avons toutes lu, en prenant un verre de vin. C'est un moment très agréable qui suit les très beaux moments de lecture.
Ghislaine
@ Ghislaine: J'espère tes commentaires de lecture et tu me diras si le comité l'a retenu!
RépondreSupprimerLe carnet-lecture de Diane!
RépondreSupprimerOn connaît tous ta passion pour les mots, les livres, les auteurs... et histoire de partager avec nous ton plaisir de lire... tu proposes un autre de tes coups de coeur "irrésistible"!
Ta petite "dissertation" du sujet a capté immédiatement mon attention.Et du coup, avec tes hyperliens,j'ai fait la rencontre avec un auteur qui m'était jusqu'alors inconnu.
"La maladie de Sachs" de Martin Winkler est déjà noté dans mon carnet...
Beau billet intéressant Di!
Ginette x
@ Ginette: Merci pour ta fidélité à commenter sur mon blogue.
RépondreSupprimerJe suis contente que tu aies pris le temps d'aller lire le contenu des hyperliens, cela enrichit mon billet. M. Winckler est un de mes mentor.