Hier soir, j'ai assisté à la version musicale de cette oeuvre, signée René Richard Cyr et Daniel Bélanger, d'après la pièce culte de Michel Tremblay, à l'affiche au Monument National jusqu'au 2 avril. Que d'émotions!
Lors de sa création en mars 2010 au Théâtre d'Aujourd'hui, j'étais sceptique. Je ne suis pas une inconditionnelle des comédies musicales ni des reprises. Et j'avais peur d'être déçue. Je garde un souvenir impérissable de la pièce d'origine, créée en 1968, que j'avais vue en 1971... Un effet coup-de-poing. Je n'avais pas vingt ans et je m'étais reconnue dans ces femmes!
Cette recréation musicale a provoqué la même magie chez-moi, 30 ans plus tard! J'ai aimé sans réserves. À mon souvenir s'est ajouté le plaisir de la redécouverte, le sentiment que rien n'avait été trafiqué. Comme si je retrouvais l'émotion d'origine intacte doublée de ma perception actuelle, enrichie de mon expérience de la vie... Je me trouve chanceuse d'avoir en tête les deux versions d'une même pièce. Léger avantage que donne parfois l'âge. Oui je me souviens de Rita Lafontaine, d'Amulette Garneau et des autres comédiennes mais jamais je n'ai été portée à les comparer aux Marie-Thérèse Fortin, Guylaine Tremblay, Maude Guérin et toutes les autres qui ont magnifié la scène hier.
La nouveauté pour moi, outre la musique, se situe à un autre niveau. C'est la tendresse, l'affection pour les femmes qui rejaillit dans cette oeuvre. Malgré la pauvreté, voire la misère, elles nous inspirent... Nous les aimons inconditionnellement. Femmes victimes et femmes fortes à la fois.
Je ne peux donc que vous inciter à aller voir ce classique de Michel Tremblay, son premier chef-d'oeuvre écrit en 1965 alors qu'il n'avait que 23 ans. Les Belles-Soeurs, version musicale, entamera bientôt une tournée québécoise avant d'aller au Théâtre du Rond-Point à Paris, du 8 mars au 7 avril 2012. Moi je rêve de voir les deux versions, comme un programme double, en une même journée!
Un programme double ! Bonne idée !
RépondreSupprimerJ'ai vu cette version (comédie musicale) et j'ai vraiment beaucoup aimé. :-)
Tu me donnes vraiment le goût d'y aller!!
RépondreSupprimer@Carole: si tu cliques sur Belles-soeurs, en bleu dans mon texte, ça te mène directement au site web et tu as accès aux dates de la tournée!
RépondreSupprimer@ Claude: merci pour votre fidélité à me lire.
Super ton billet Di... et voici ce que j'en retiens:
RépondreSupprimerLa pièce culte de Michel Tremblay âgée de plus de quarante années, se transforme en théâtre musical et par magie, Les Belles Soeurs demeurent aussi irrésistibles grâce à la
complicité du metteur en scène René Richard Cyr et du compositeur Daniel Bélanger.
Un autre élément essentiel à souligner...La version originale regroupait une brillante distribution et si je me fie à ton engouement, nous assistons à une deuxième génération "haut de gamme" avec la pièce musicale.
Tout un exploit en espérant que ce chef d'oeuvre puisse prolonger son histoire! Et j'irai les voir en tournée...
@ Ginette: tu résumes ma pensée mieux que moi:)
RépondreSupprimerHâte que tu vois ce spectacle, tu vas en être émue!
J'avais franchement détesté «Les Belles-sœurs» d'autrefois alors que j'ai beaucoup apprécié les «Belles-sœurs»d'aujourd'hui. Je me suis demandé pourquoi et je crois que j'ai trouvé.
RépondreSupprimerLes précédentes «Belles-sœurs» nous ramenaient aux situations dont nous voulions nous extirper : dépendance économique, inégalité hommes-femmes,pauvreté culturelle, jugement et envie envers celles qui essaient de s'affranchir, etc. Leurs litanies nous ramenaient aux chants d'Église, aux jérémiades, au poids de la destinée, au «On est né pour un petit pain» - dont nous souhaitions collectivement sortir.
En revanche, les «Belles-sœurs» d'aujourd'hui nous font réaliser le chemin parcouru. La mise en scène moderne, le mouvement et la musique sont autant de clins d'œil au passé dont on peut maintenant sourire ...
Franchon
Merci Franchon de ton point de vue pertinent.
RépondreSupprimerJe pense que l'effet du temps y est pour beaucoup et que la relecture d'une oeuvre est tributaire aussi de notre évolution personnelle et collective.
Ces femmes qui pouvaient susciter la pitié et nous donner une image dans un miroir qu'on ne voulait plus voir, nous sont devenues attachantes et attendrissantes.