On ignore quand sera notre dernier repas. Je suggère donc de le faire dès que possible, comme si c'était le dernier. Quitte à recommencer! Ce conseil vaut d'ailleurs pour toutes les bonnes choses de la vie, ne pas attendre, vivre intensément. Trop de gens se feront prendre de vitesse, et n'auront qu'un soluté de chimiothérapie... Cela me fait penser à mon amie Carole, qui s'était privée de calories une bonne partie de sa vie et lors de notre dernier repas ensemble, elle n'a pu que regarder son assiette...
Ce qui m'inspire ce billet c'est d'abord un beau livre, Mon Dernier Repas, de Melanie Dunea qui nous présente 50 des plus grands chefs au monde, entre autres Jamie Oliver, Alain Ducasse, Ferran Adria et Martin Picard. Elle a recueilli leurs choix de plats et les recettes pour ce repas ultime. Et parfois leurs confidences. C'est un livre généreux et gourmand.
Je me suis imaginé que vous aimeriez peut-être y réfléchir et me faire part de la façon dont vous voyez votre dernier repas. Je vous lance l'invitation ici, et j'invite aussi les blogueurs suivants qui me sont sympathiques et inspirants à donner leur menu: Geneviève Lefebvre http://chroniquesblondes.com, Michelle Blanc http://www.michelleblanc.com, Pat Dion http://patrickdion.com, et la reine des blogues cuisine pour moi, Isa http://lesgourmandisesdisa.blogspot.com. J'attends vos suggestions!
Pour ma part, le repas se tiendrait devant l'océan, au son des vagues, les pieds nus dans le sable chaud. Table ronde, nappe blanche et la plus belle vaisselle possible avec des couverts de Villeroy et Boch. Au menu: canapés de fruits de mer à l'apéro accompagnés d'une margarita puis, confit de canard, les meilleures frites, suivi d'un fromage coulant au soleil. Parmi les desserts: mon préféré, les îles flottantes, et pour le souvenir: un carré de pouding chômeur. Le tout enrobé de bulles, champagne à profusion. Sans oublier espressos à volonté, eau-de-vie de poire givrée et cigarettes incluses! Le tout serait préparé et servi par Normand Laprise et Jérôme Ferrer. Oui, je ne contrôle plus rien! Je m'abandonne avec joie à leur talent.
Il y a de la musique, beaucoup de musique. Parmi mes listes de lecture préférées: Marilyn Horne et le largo de Handel, la suite pour violoncelle de Bach par Pablo Casals, Fields of Gold de Sting, le tango Santa Maria del Mar de Gotan Project, plus tous les hits disco pour danser jusqu'au lever du jour! Car je ne suis pas seule mais bien entourée de tous les êtres chers à mon coeur dont mon époux adoré qui me survivra. Et les conversations sont enjouées, on prend le temps... de parler de tout ce dont on n'ose jamais parler.
Et vers la fin, on entend sur la plage Sydney Bechet et Petite Fleur qui est l'air qui me rappelle plus que tout mon papa, décédé il y a à peine 5 jours.
Articles
YES ! Je veux y être à ton dernier repas, mais seulement si tu viens au mien !
RépondreSupprimerxxxxx
C'est l'épicurienne en toi qui ressort!
RépondreSupprimerPour notre dernier repas, nous devrions réunir les gens que l'on aime et le prendre avec eux, à l'endroit et au moment de notre choix...
Lise
Une belle réflexion ... on se croit parfois ... souvent ... éternel ......
RépondreSupprimerJ' ai accompagné récemment en soins palliatifs .. une dame .. 94 ans .. cancer du pancréas ... active jusqu' à 93 ans et 6 mois ... Une belle leçon de vie !!! L' Essentiel ... en ce temps des Fêtes ... OUF !!!
F. Gagnon
Chère Diane,
RépondreSupprimerEncore une fois, toutes mes sympathies à vous, votre mère et à tous les proches.
***
En ce qui concerne mon souhait pour un dernier repas, il est beaucoup plus modeste:)) Une bonne tourtière, un bon vin rouge, et pour dessert: du chocolat noir.
Où? chez moi, peut-être durant l'été, dans le jardin avec la musique des oiseaux...
De la tourtière, j'en mange même l'été, alors ce n'est pas un désir "saisonnier". :)
En fait, pour moi, ce n'est pas une question de dernier repas, ce fil ténu qu'est la vie. C'est le matin.
Chaque matin, je me réveille en passant que je ressuscite, chaque matin il y a une magie qui nous "anime". On a vécu quelques heures de repos qui auraient bien pu être une éternité.
Il y a aussi cette autre magie qui fait que nous nous réveillons avec de nouvelles images, celles des rêves que nous avons faits; ou de nouvelles pensées qui nous arrivent d'on ne sait où. :)
Je vous souhaite à tous, les plus beaux matins du monde, à chaque matin.
Je pense que je veux vraiment être à ce repas, et j'y serai.
RépondreSupprimerJe vous offrirai une petite fleur et la danserai avec vous...
Une voisine cet été décédait de façon tragique ... Et je lisais par hasard ( s' il en est un ... ) cette phrase: Les plus grandes peines ont leur douceur quand elles ont partagées ... ( auteur anonyme ) .
RépondreSupprimerje serais volontiers à ton dernier repas Diane, car nous avons vraiment les mêmes goûts, surtout, en ce qui concerne tes desserts préférés...les miens sont les mêmes :)
RépondreSupprimerJe répondrais très volontiers à ton billet ( d'ici quelques jours ).
Je suis avec toi par la pensée pour traversée cette douloureuse épreuve :)
Je viens te laisser un petit mot tout en écoutant Sydney Bechet et Petite Fleur . Un air que je connaissais pour l’avoir déjà entendu, mais, comme la plupart, je n’aurais pu en nommer l’auteur ni le titre. Chose réglée maintenant.
RépondreSupprimerMes sincères sympathies à toi et tes proches. Il y a très longtemps qu’il n’y a pas eu de mortalité dans ma famille (ma grand-mère il y a plusieurs années) et je redoute ce moment, et il viendra, où j’aurai à faire le deuil d’un être cher…maudite fatalité.
Ça promet ce dernier repas… ta plume nous met l’eau à la bouche et nous fait voyager. Une chose est sûre, ce billet fait réfléchir et nous aidera à apprécier et de chérir d’avantage ces repas pris en famille et entre amis durant la période des fêtes qui arrive.
Meilleurs souhaits à toi et ta famille. Et prends ton temps pour ce dernier repas… j’ai envie de venir lire tes billets pour encore longtemps.
Miam! Miam! Belle Di, tu me mets l'eau à la bouche!Mon dernier repas? Hum... Je l'ai eu ce midi et je l'aurai de nouveau tantôt! :-) En fait, je ne sais si c'est d'avoir côtoyé la mort très très jeune, qui m'a dicté depuis longtemps cette ligne de conduite, de tenter de vivre le plus intensément possible, dans l'instant, comme si... Ou de l'avoir flirtée de près... Peu importe, l'essentiel est de goûter à cette vie qui s'offre lors de ses instants les plus simples jusqu'à ses moments les plus splendides. Il est parfois difficile de ne pas tomber dans le piège de l'inconscience car trop assailli(e) par les aléas de la vie mais il faut faire en sorte de se faire diligence. D'ailleurs, de mon côté, pour me le rappeler, je porte depuis des lustres une bague reproduisant un cadran solaire et sur laquelle est inscrit 'Carpe diem'. Lieux communs que ces affirmations: peut-être? Cependant, l'essentiel est de les conjuguer le plus souvent possible et le plus fréquemment possible. Tu sais, Diane, notre dernier repas ne sera certainement pas notre dernier! :-) J'espère que tu as pu bercer ta peine. Et sur ce, je cours casser ma croûte!
RépondreSupprimerLa peur me traque quand il s'agit de ces vérités qui rodent autour de la mort, du départ. Te connaissant cependant j'imagine avec quelle sérénité tu as accompagnée ta maman. L'idée du dernier repas vient jeter un baume et embellit le moment. Existe-t-il ce dernier repas?
RépondreSupprimerJ'aime le croire. Mais le douteux, le sceptique que je suis devenu se questionne. S'il existe par ailleurs, j'y suis avec Claude et les autres que je connais ou que j'apprendrai à connaître. Tu a mis en place ton érudition qui sert à merveille ta sensibilité, ta sensualité et ta délicatesse. En ce qui me concerne... un petit pétard, un ouzo sur glace, Alexiou dans mes écouteurs, le crépuscule à l'horizon, mes orteilles dans le sable de Spetses, et Anna qui me serre la main par petits coups, juste assez pour que je meure bandé un peu... pas trop. Kalimera Kiria mou que efharisto poly!
Bonjour Diane. J'ai bien aimé le billet et il incite à la réflexion. Que sait-on de son dernier repas ? Peux-être que le mien était celui de hier soir ? S'il est à venir et que je sache que ce soit le dernier, je le partagerais très certainement avec des gens que j'aime. Je voudrais être paisible et pas chiante, je voudrais que l'atmosphère soit légère et je voudrais surtout qu'on n'élude aucun sujet. Et je voudrais que le cadre soit joli aussi, qu'il y ait des fleurs et de la jolie vaisselle. Il n'y aurait pas de regrets inutiles ... Et je penserais à une citation de Christian Bobin que j'aimerais vous faire partager mais que je ne retrouve malheureusement pas. Je chercherai encore. Diane, amitiés de Golovine en Suisse.
RépondreSupprimerOh ma Di ce qu'elle est inspirante ta plume ce matin. Le destin a bien choisi la période et le moment pour toi et tes fidèles participants. J'en suis à préparer mon dernier repas de l'année en familles, grâce à toi ce sujet va se retrouver à mon menu, soit au trou normand ou après les profiteroles au tiramisu ou certainement avant le cadavre exquis. Si je me fie aux origines des personnes présentes, ton billet risque de faire le tour du monde. Te ferai part des commentaires. Paimpont
RépondreSupprimerQue d'émotions dans ce billet, je suis très émue car il arrive dans un temps qui est pour moi rempli de nostalgie.
RépondreSupprimerJe n'ai jamais pensé à quoi ressemblerait mon dernier repas mais je suis certaine que maman, décédée depuis très longtemps, m'aurait fait ses fameux choux à la crème et chocolat (on appelle ça maintenant des profiteroles) et aurait fait une tarte au sucre à Jean. Les gens que j'aime seraient tous autour de moi et on se rappellerait nos rires et nos bonheurs en prenant un bon vin rouge. On écouterait la musique de Claude Léveillé et je me laisserais bercer par cette douceur qui nous habiterait tous et toutes.
Comme je ne veux pas que les personnes que j'aime soient parties avant moi, tu serais donc là à vivre ce beau moment avec moi.
Mon dernier repas,
RépondreSupprimerJ'aimerais avoir l'intuition de le voir venir.
Tout d'abord pour mes derniers jours, semaines ou mois.
Je me vois dans une pièce ensoleillée avec une musique douce et recevoir une à la fois toutes les personnes que j'aime, car à chacune ce que j'aurai à leur dire sera très différent. Ce qu'ils ont été pour moi, ce qu'ils m'ont apportée et les rassurer sur mon départ... J'espère avoir cette grande sagesse et leur laisser un beau souvenir.
Le dernier repas, je n'ai pas ton imagination, ni ce grand pouvoir de rêver. En vraie vierge toujours terre à terre, je me contenterais d'un sandwich aux caps de tomates en autant que tout se fasse dans la joie, la musique, même le répertoire quétaine de Normand... et pour la finale à l'église, THE ROSE joué au violoncelle. Et juste les intimes comprendront que le party est fini...
Mais pour l'instant je ne suis pas rendue là et c'est tant mieux. Je continuerai à être ce que je suis, chiâleuse, une petite MÉMÉ avec un bon moral et qui est heureuse malgré tout ce que la vie lui fait vivre.
Mon 4ème traitement de chimio s'est bien passé, je suis sur la cortisone jusqu'à demain donc super forme, on verra la semaine prochaine.
J'ai bien aimé le salut que tu as fait à ton père. Mission accomplie.
Mémé Nicole
J'ai retrouvé la citation de Christian Bobin. La voici :
RépondreSupprimer"Reste près de moi, dit le mauvais amour.
"Va, dit le bon amour, va, va, va : c'est par fidélité à la source que le ruisseau s'en éloigne et passe en rivière, en fleuve, en sel, en océan, en sel, en bleu, en chant."
Bonne semaine et amitiés de Golovine en Suisse.
Je tiens à vous remercier tous qui avez à ce jour, enrichi ce blogue.
RépondreSupprimer@ Isabelle: tu es la seule parmi les 4 blogueurs nommés, qui a eu la générosité de répondre à mon invitation et ton menu sur ton blogue est très alléchant!
@ Golovine, j'apprécie votre présence de la Suisse et... C. Bobin.
@ Winston: tu me prêtes trop de qualités.
@ Michel, votre mot m'incite à continuer à écrire!
@ C Giroux, je connais quelqu'un qui les les mêmes goûts que vous...
@ chacun: je rêve que nous partagerons notre dernier repas ensemble!
Impossible d'imaginer mon ultime repas ..., car j'aime à penser que je suis éternelle !
RépondreSupprimerFranchon
:)@Diane: Oui, j'en suis encore agréablement surpris!
RépondreSupprimerEt, qui sait, peut-être qu'un jour nous partagerons notre ... premier repas! :))
Bonne Année Diane,
RépondreSupprimerOn parle de vous sur mon blog :)
À bientôt.
Bonjour Diane!
RépondreSupprimerJ'ai répondu à l'appel de Michel et j'ai publié mon dernier repas sur mon blog.
Je n'avais pas lu ton dernier repas avant de publier le mien... Toute mes sympathies à toi et ta famille. Ça me chavire, car moi aussi j'ai perdu mon père en décembre... Il y a 3 ans maintenant.
En lisant les commentaires des gens sur ce billet, je me suis remémorée autre chose.
Mon père était un gourmand. Toutefois, la maladie qui l'a emporté relativement rapidement, un cancer du pancréas, l'empêchait de manger ce qu'il voulait. "Son dernier repas", il l'avait eu longtemps avant la veille de sa mort. Par la suite, il ne pouvait que les imaginer avec sa mémoire (visuelle et olfactive). C'est une bien triste réalité qu'on oubli parfois en se prêtant au jeu de cette réflexion. Même moi je l'avais oublié avant de venir voir les commentaires sur ton dernier repas.
Merci d'avoir initié cette réflexion.
Bonjour Diane.
RépondreSupprimerVotre billet sur le dernier repas semble être lu par bien du monde... En faisant une recherche sur Google : "dernier repas", on retrouve votre blog juste après la Cène et la chanson du même nom par Brel.
Vous avez fait se questionner bien des gens avec votre billet. Merci encore.
Bonjour Diane
RépondreSupprimerSuite à l'invitation de michel
J'ai publié mon dernier repas
Je t'invite
Sakya xx
Bonjour Diane,
RépondreSupprimerJe suis ton blog de loin (au propre comme au figuré) et ce billet à propos du dernier repas m’a accrochée. Cette pensée de "dernière fois" m’a également habitée récemment.
Ce Noël, j’ai eu la grande joie d’accueillir mes parents et mon frère qui sont venus passer les vacances avec nous, au Kenya. C’était leur baptême de l’Afrique! Comme je vis à l’étranger, les repas familiaux se font rares et on a bien profité de ces 3 semaines pour faire le plein!
Quand je les ai accompagnés à l’aéroport au moment du départ, et comme à chaque grand départ pour une nouvelle mission d’ailleurs, je n’ai pas pu m’empêcher de me dire que, la vie m’en préserve, c’était peut-être la dernière fois qu’on se voyait, ainsi, tous ensemble. Et que nous venions peut-être de partager notre dernier repas. J’ai alors souri, à travers la vitre, en les saluant de la main. Car, bien qu’on ait mangé de simples pâtes à la « sauce achetée-améliorée », arrosées d’un p’tit rouge de milieu de semaine, ce repas n’avait rien de banal : on a ri à en avoir mal au ventre, on s’est remémoré les moments magiques de ce voyage inoubliable et on s’est dit à quel point on était bien ensemble!
Si je pouvais planifier mon dernier repas, il y aurait certainement toutes sortes de délices au menu, mais, et c’est peut-être de vivre en Afrique qui a ses effets sur moi, ce sont, plus que tout, les moments partagés et les souvenirs ainsi créés qui, finalement, feraient de ce dernier repas un repas inoubliable!
Félicitations pour ton blog, Diane! Te lire me donne envie d’écrire…
De l’autre bout du monde, salutations et meilleurs vœux à toi et à Claude!
Bons baisers de Nairobi,
Geneviève
Je suis ébahie par la qualité des réponses et commentaires et épatée par la solidarité entre blogueurs et blogueuses!
RépondreSupprimer@ Manon, Michel et Sakya: un profond merci d'avoir écrit sur vos blogues respectifs un billet suite à Mon Dernier Repas.
@ Geneviève: il y a si longtemps que je n'avais eu de tes nouvelles! De savoir que tu me lis de Nairobi, me coupe le souffle! Mais je vais le retrouver pour écrire un nouveau billet incessamment...
Bonjour Diane, toutes mes sympathies t'accomapagnent pour le départ de ton père... si je suis venue ici c'est pour aller à la source de ce jeu qui m'a vraiment fait vibrer. Je t'en remercie en tant qu'auteur du jeu, j'ai eu du plaisir à m'y prêter mais aussi à te lire. En plus j'ai découvert ton blogue. Bonne continuité, Marie
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