mardi 1 décembre 2009

La générosité a-t-elle ses limites?

À l'approche du temps des fêtes, notre sens de la générosité est particulièrement sollicité. J'ai de la difficulté avec la charité sur commande ou imposée à répétition par les appels pour la guignolée et toutes les bonnes oeuvres. Il est évident que les besoins sont immenses mais je me questionne sur le comment aider. Récemment, en France, Pierre Bergé, président de Sidaction a déclenché une polémique en disant: "le téléthon parasite la générosité des Français d'une manière populiste en exhibant le malheur des enfants. Je trouve ça absolument inadmissible".

La générosité est une qualité noble, recherchée, qui peut susciter l'admiration ou l'opportunisme. J'avais une amie, Marie-Andrée, devenue amère avec le temps parce qu'elle ressentait une grande déception face à ses amis, ayant l'impression de ne pas recevoir autant qu'elle donnait... Un détail à mes yeux prenait une importance émotive très grande chez-elle. Question de sensibilité je présume. Dommage car son indulgence est devenue intolérance. Et elle en était venue à saper mon énergie avec ses plaintes, reproches et radotages. Il se peut qu'on ait abuser de sa bonté. Comment surmonter les déceptions, passer l'éponge et préserver sa générosité?

Nous connaissons tous des gens qui possèdent l'art de refiler la facture au restaurant. Ou encore des patrons qui vous enlèvent le goût d'en faire plus... Nous connaissons aussi des gens dont la maison est toujours ouverte, prêts à recevoir, qui rendent service gratuitement. Que ce soit refiler une bonne adresse, partager une information, donner un conseil informatique ou autre... Récemment par exemple, le plombier venu chez-nous pour un détail, refusait de se faire payer pour son déplacement! Il y a aussi les infirmières qui se dévouent, tous ceux qui accompagnent des amis malades en phase terminale.

Il y a encore de la véritable générosité, cette pulsion altruiste qui est la soeur de la bonté. Ces bénévoles qui oeuvrent dans l'ombre, discrets, anonymes mais efficaces. Je ne parle pas ici des campagnes de financement où tous les commanditaires en tirent profits. Ni de ceux qui courent après les reçus de charité pour impôts. Encore moins de ces enfants qui quêtent à votre porte en vous vendant une tablette de chocolat pour aller en vacances au Costa Rica. Je pense à la vraie philantropie. Cette générosité là peut faire des miracles et créer une spirale contagieuse. Celle qui nous faire dire après qu'on se sent meilleur... parce qu'elle vient du coeur, qu'elle nous émeut.

J'ignore comment on peut venir à bout de la pauvreté. Mais je sais que la générosité et la bonté sont des denrées rares et précieuses dont il ne faut pas abuser. Parfois, rendre service vaut mieux que donner des dollars. Je vous invite à aller voir ce site http://ihave.org.uk/index , que j'ai découvert grâce à Pat Dion et à cliquer sur la liste des souhaits. Ce serait bien d'en créer un semblable en français!

17 commentaires:

  1. Salut Belle Di, à mon humble avis, la générosité véritable se pratique en cantimini... :-)

    RépondreSupprimer
  2. J'ai souvent collaboré à des campagnes de charité, parfois malgré moi, en raison des fonctions que j'occupe. Un jour, j'ai décroché de ce qui est devenu "l'industrie de la charité". La vaste majorité des gens sont généreux, mais ceux qui animnent les grandes campagnes médiatiques ne sont souvent pas sincères. C'est devenu un business qui sert leur personne et leur carrière. Oui, bien sûr, on ramsasse de l'argent et des denrées qui vont aider les plus pauvres, mais le spectacle est presque dégoûtant. Saviez-vous que 90% des 17 millions que le téléthon d'Enfant Soleil a récolté en juin dernier avait été récolté avant même que le téléthon ne commence. Les 24heurs de diffusion télé ne serviront qu'à donner une énorme publicité aux entreprises qui ensuite demanderont un reçu d'impôt. On prend 24 heures pour distiller l'annonce des dons pour que chacun ait sa place à la tv. Et pour se donner bonne conscience, on montrera de valeureux pompiers qui arrivent avec quelques dollars collectés dûrement.
    La vraie charité se fait dans l'intimité et l'anonymat.

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour Diane je suis très fière d'être membre, de cette façon je ne manquerai pas tes sujets que j'aime beaucoup
    À bientôt
    Sakya

    RépondreSupprimer
  4. Je ne fais jamais la charité. :) Je participe au financement de quelques organismes, ou je fais des cadeaux. Je m'attends toujours à recevoir quelque chose en retour, un p'tit bonheur... ;)

    RépondreSupprimer
  5. @ Sakya: Bienvenue sur mon blogue, je suis bien fière que vous soyez ma 42 ème membre... Je souhaite en compter 52 pour le 1er anniversaire de mon blogue, à la mi-janvier!
    @ Claude: c'est aussi mon sentiment et vous dénoncez mieux que moi ce que je considère un abus de la naïveté des gens pour mieux promouvoir l'égo.
    @ C Giroux: vive les cadeaux!

    RépondreSupprimer
  6. Quelle belle reflexion!
    Si juste...

    Judith

    RépondreSupprimer
  7. suis comme toi, Diane, j'ai beaucoup de difficulté avec la générosité qu'on me réclame, ou qu'on m'impose.
    Deux fois, dans une grande chaine de magasins, la caissière m'a demandé si elle devait rajouter 2 $ sur mon compte pour financer une association...lui ai demandé si c'était une question ou une obligation...minute de silence !
    j'ai aussi de la misère avec les dames patronnesses ( comme écrivait le grand Jacques dans sa chanson ) qui tricotent des pulls caca d'oie, pour mieux reconnaître ses pauvres à soi.
    aux 15 jours, je vais à St vincent de Paul, j'achète plein de trucs ( vêtements, livres, vaisselles )...du coup, je recycle, j'encourage des emplois d'insertion et je finance ce projet.
    Et quand je donne, je le fais avec mon coeur, mes moyens et je ne le dis pas :)

    RépondreSupprimer
  8. @ Isabelle: tu me fais penser aussi à certains commerces, comme Première Moisson, qui une fois à la caisse, demande: voulez-vous donner pour Le Club des petits déjeuners?_ Quand tu y vas 2 fois par semaine, ça devient gênant de dire non, j'ai déjà donné. Les autres autour te jettent un de ces regards!

    RépondreSupprimer
  9. Quel sujet intéressant surtout en ce temps-ci de l'année. La bonté vient naturellement quand nous sommes généreux. Cependant, quand elle est obligée, ce n'est plus de la bonté. J'ai horreur de la sollicitation téléphonique à cause d'une expérience assez pénible. Une association que je ne nommerai pas m'a sollicitée pour faire un don, je réponds que je donne déjà à des organismes que j'ai choisis, la personne me demande si je suis contre les ..... Je suis héberluée, j'ai trouvé terrible que des personnes si peu généreuses fassent de la sollicitation par téléphone pour des associations reconnues. Ma bonté en a pris un coup.
    Je continue d'être généreuse pour les associations que j'ai choisies car c'est à moi que ça fait du bien.
    J'ai aussi appris à dire non merci.

    RépondreSupprimer
  10. Une question qui me tarraude sur la générosité : doit-on donner aux sans abri ou en donnant quelques sous retardons-nous la recherche et l'application par la collectivité de vraies solutions ?

    RépondreSupprimer
  11. Je ne donne jamais aux gens qui me demandent de l'argent sur la rue. Je donne à des organisations qui s'occupent de ces personnes, pour aider celles qui veulent s'en sortir. D'autant plus que bon nombre de ces personnes sont des "imposteurs". :)

    RépondreSupprimer
  12. Il faut être très prudent. Comme exemple, Pierre a commencé à donner à l'Association des maladies du coeur. Oh surprise, quelques temps plus tard, ils recevaient des sollications pour la Sclérose en plaques, l'Association du cancer du sein, les Amputés de guerre, l'Association pour la protection des animaux. Il continue toujours à donner à tous car notre conscience nous le commande. Dernièrement, une association que je nommerai pas a eu l'audace jusqu'à nous appeler à la maison pour savoir quand au juste ils recevraient notre don. Je crois que c'est charier... La minute que nous donnons à une association, la banque de données des gens généreux est automatiquement passée à toutes les associations. Le nombre d'enveloppes que nous recevons dans notre casier postal est tout simplement incontrolable... On veut bien être généreux, mais de grâce, sans harcellement...

    Lise

    RépondreSupprimer
  13. Ouff!! Ma conscience en prend un coup en lisant tout ces commentaires. Très bon sujet Diane!!Je ne savais pas à quel point la charité était devenue un "business". C'est quand-même incroyable. Les organismes de charité sont devenus plus harcelant que les gens à chaque coin de rue du centre-ville. Moi, pour ma part, la façon que j'ai trouvée pour faire ma petite différence est la suivante. Voilà quelques années, il y avait un sans-abri au métro Sherbrooke. Je l'appelais mon régulier. Il n'avait pas l'air d'un drogué ou alcoolique fini mais il ne cadrait pas dans le moule, évidement. Et bien, je donnais toujours à ce même sans abri. Je faisais une différence dans sa journée pour vrai!! OUI, je ne sais pas toujours ce qu'il faisait avec mon "don" mais je sais que ça avait un impacte immédiat et qu'il appréciait. Ça venait vraiment du cœur!! De toute façon, savons-nous vraiment ce que les organismes de charité font avec la totalité de nos dons? Alors je faisais une petite différence dans sa journée et c'étais ma façon de donner. Étant en voiture et ayant déménagé maintenant, je ne le vois plus. Mais je sais que j’au eu un impacte positif sur cette personne pendant 2 ans. Je suis loin d’être un modèle de donateur mais je suis fier de mon coup à cette période. Ma charité à une limite, je suis incapable de donner à tors et à travers à tous les organismes. Pour moi, le don doit venir de moi et ne pas être demandé sinon ça me coupe l’inspiration.

    RépondreSupprimer
  14. Besoin d'une idée pour faire un don? Pensez à La Maison Gilles Carles.

    Quelque chose de très humain est en train de bouger de ce côté. Un modèle pour notre société. Donner les moyens aux aidants naturels afin que nous puissions continuer à aimer nos parents et amis dans l'intimité.

    La différence entre croire en un système et croire en l'être humain. :)

    RépondreSupprimer
  15. j'apporte une correction à un commentaire qui précède:
    il s'agit de Au Pain Doré et non de Première Moisson.

    RépondreSupprimer
  16. Un plaisir cette lecture.
    Donner c'est recevoir ?
    Évidemment non.
    Donner cela ne peut que permettre, si le geste est réel, d'être en accord avec sois-même.
    Il apporte un plaisir immédiat, le don est incertain en retour.
    Donner c'est aimer, mais probablement ne pas être compris. Car le dont arrive souvent trop tôt, il ne permet pas à l'autre un jugement compréhensif, car il n'attends rien !
    Dans un monde ou s'occuper de son bien être a été élevé en valeur essentielle, donne toute sa grandeur aux altruistes.
    Mais qu'attendre si ce n'est des déceptions, car le don n'est pas interprété comme un geste d'humanité ; La compréhension n'arrive pas souvent par manque de courage, beaucoup d'idiotie et surtout de l'individualisme.
    Un fait de société que peux veulent changer.

    RépondreSupprimer
  17. Je signe, Gérard (l'anonyme) ;+)

    RépondreSupprimer

J'adore vous lire!