Par contre, il y a des gens qui résistent à l'Internet, pour toutes sortes de bonnes raisons. Ça demande du temps, c'est compliqué, c'est impersonnel (!) ou la quincaillerie gèle... l'écran, n'en sont que quelques-unes. Plus tôt aujourd'hui, je raconte via le téléphone à une amie mon plaisir de tenir mon blogue. Elle me dit: ah l'ordinateur! Dimanche, on fêtait l'anniversaire du fils de mon conjoint qui a 23 ans. Au moment de lui présenter le gâteau, il s'absente pour aller voir s'il a reçu un courriel. Il préfère un interlocuteur invisible à des gens qui sont là, présents à côté de lui!
Hum! Je me suis dit... Moi aussi il m'arrive de lire à l'écran en écoutant mon conjoint d'une oreille distraite. Je ne vais jamais au lit avant d'avoir vérifié une nième fois mes messages virtuels. J'ai mes routines, mes marottes, mes sites favoris, mon réseau d'amis et mon réseau professionnel, mes dossiers, et même mon jeu de scrabble en ligne! J'aime ça!!!
Le Web me permet d'être présente auprès de mes amis même ceux qui habitent à l'étranger, de me tenir informée grâce aux fils de presse RSS, et j'adore cliquer et voir quel nouveau courriel vient de m'arriver. Pour tout vous dire, je me sens loin de ceux qui ne communiquent pas par message électronique. Je leur parle moins souvent.
Bien sûr, quand je vois mes amis en personne, j'écoute et je les regarde dans les yeux mais je ne peux pas dire que la qualité de la conversation est toujours plus élevée que celle écrite... Mais je peux leur donner des bisous, leur tenir la main et faire résonner mon rire à leurs oreilles! J'avoue qu'après le rendez-vous, j'ai hâte de venir voir mon ordino. Il y a 20 ans, j'avais hâte de voir si mon répondeur clignotait.
Oups! Je dois vous laisser, mon mari ouvre la porte de la maison. Je vais tout de même lui dire Bonjour de vive voix!
On a eu le téléphone, puis les répondeurs, et puis les courriels. Qu'est-ce qu'on faisait avant? Bien sûr on ne reculera jamais, mais je dois dire que je trouve parfois les messageries envahissantes. Combien de marches je n'ai pas prises, cloué à l'ordinateur à répondre à des courriels? Combien de bon films je n'ai pas vus ou regardé seul parce ma conjointe collait à son écran. Mais en même temps quel plaisir de garder un contact avec des amis lointains qu'on oublierait sans la messagerie. Les courriels permettent de suivre le quotidien. Loin des yeux, loin du coeur. Le problème est vraiment plus dans les bureaux, au travail. La quantité de courriels peut rendre fou.
RépondreSupprimerMoi aussi Didi j'adore les courriels. Moi aussi, je trouve que je dérange moins mon internaute qui me lira quand ça lui plaira. Mais quand je veux couper mes légumes et finir de nettoyer la cuisine, vive le combiné !
RépondreSupprimer... tiens, j'ai rien de tout ça à faire... je t'envoie un courriel, j'ai hâte que tu le lises !!!
ChuChu
Oui, j'adore entendre le son «Submarine» de mon ordinateur me signaler que j'ai du courrier électronique ! Qui est-ce ? Qui a pensé à moi? Pas droguée. Mais j'utilise de plus en plus l'ordinateur et l'Internet.
RépondreSupprimerEt j'espère que je vais continuer encore longtemps à faire mes mises à jour, et jouer avec mes bébelles Apple. Mon iMac et mon dernier jouet, mon iPod Touch. Ça voudra dire que j'ai encore quelques neurones qui s'activent !
Cécile
Tout à fait d'accord et on a le temps de donner des nouvelles à des gens à qui on n'a pas le temps de parler. Un ptit coucou donne souvent plein de bonheur!
RépondreSupprimerPas besoin de demander comment ça va!
Danielle
Wow Diane,
RépondreSupprimerTu m'avais caché tes talents de plume...euh, de clavier devrais-je dire...
«Quantèsse» que tu publie ton livre?
Hi hi hi....
Signé: Une amoureuse du toucher charnel et du toucher papier
En fin de semaine, je lisais une biographie sur la vie de Matisse. L'auteur raconte, qu'autour des années 1900, le peintre écrivait à TOUS les jours, à ses trois enfants éparpillés un peu partout en France. Des échanges banals sur les événements de la journée:
RépondreSupprimer" Aujourd'hui, nous sommes allés au marché " etc, mais, parfois, ils en profitaient pour discuter de façon plus personnelle. Cela donnait lieu à des échanges pleins de tendresse et de considération, sentiments qu'ils n'osaient pas se manifester de vive voix quand ils se voyaient. Cela m'a attendrie et je me sui dit : " Ah les chanceux " !
Puis, en y réfléchissant, j'ai pensé que les courriels, plus que le téléphone, jouaient peut-être ce rôle aujourd'hui. Comme avec les lettres, on peut prendre le temps de réfléchir, de bien peser ses mots. On est moins gênés d'aborder des sujets délicats, intimes.
Personnellement, je m'adapte au modèle électronique... lentement, avec encore un peu de nostalgie pour la bonne vieille jasette au téléphone...
Denise
Chère Denise!
RépondreSupprimeril est vrai que l'écrit permet un autre type de contenu que celui avec le téléphone. Les deux ont leurs avantages et inconvénients. J'aime encore recevoir une lettre par la poste avec un timbre!
Tu es douée pour l'écrit alors n'hésite jamais à utiliser le courriel :)
Le téléphone, tu le connais si bien...
diane
Ah ! les «belles-lettres» des temps anciens, tout enveloppées, décorées de jolis timbres commémoratifs, manuscrites, et qui sentaient l’encre et le parfum du moment où le geste d’écriture avait parcouru les pages de haut en bas, de long en large; et qu’à la lecture nous savourions de tout notre être parce que nous touchions une feuille de papier que l’autre avait tenue dans ses mains et peut-être même embrassée…
RépondreSupprimerIl y avait quelque chose à la fois magique et effrayant dans ces temps anciens : l’attente… le rêve et l’espérance entre deux lettres, parfois l’anxiété et le désespoir. Aujourd’hui tout va plus vite.
Pour ma part j’ai la chance inouïe d’avoir une amie Argentine qui m’écrit de longues lettres manuscrites où je revis ces joies (et parfois ces anxiétés) du bon vieux temps. Elle le fait ainsi parce qu’elle n’a pas les moyens d’acheter un ordinateur…
Bien sûr, c’est une amie, ma chère petite sœur lointaine comme je l’appelle. Dois-je le préciser, avant que les «À cœurs» «s’emmêlent» et que la toile diffuse mes états d’âme n’importe comment… (rires), il y a une limite à la vitesse permise imposée par mon épouse Denise ! (rires)…
Où vais-je avec tout ça !?… Je crois qu’il n’y a pas vraiment de «drogués du Web», il y a la drogue de nos désirs les plus intimes que le Web semble combler rapidement et facilement. Nous n’attendons plus, nous obtenons tout, «en pesant su’l piton». L’absence d’effort, l’absence d’attente, voire même l’absence d’absence provoque des comportements où certaines personnes perdent le contrôle, ils ne savent plus prendre assez de recul pour mûrir leurs propres «désirs latents». Ils perdent le pouvoir de s’interroger, de questionner leurs émotions. Souvent ils font le tour du sujet, puis passe à autre chose; ou bien restent accrochés à un réseau pour fuir la solitude, l’ennui, les problèmes; ou encore pour jouir de la possibilité de s’exprimer librement, pour trouver une façon d’être qui on désire, pour se réaliser… ou simplement pour partager… le mot-clé est «facilité». Tout le reste se retrouve pareillement dans le monde analogique.
Ainsi, tout est là, sur la toile peinte avec toutes les nuances surréalistes d’un monde qui vit à la vitesse du «momentané», les états d’âme de chacun où même les silences parlent. Un monde où les psychologues pourraient multiplier les thèses sur toutes les facettes de l’âme humaine. Il suffit de lire. Dans l’écriture il y a toujours une intention enveloppée dans un message, pour un destinataire que le destinateur perçoit avec ses yeux «intérieurs», et celui-là percevra le message à sa façon. Le scripteur, tel un miroir, réfléchit! J’y réfléchis présentement! (rires).
La beauté réside dans cette transparence de l’acte d’écriture, cet acte qui nous force à grandir (quand on y travaille) et à partager (quand on le fait honnêtement). Ce qui voudrait peut-être dire que, en théorie, Internet nous permettrait de grandir plus vite; et, qui sait!, il offrirait plausiblement à certaines personnes cette possibilité d’épanouissement qui n’existerait pas autrement. Une espèce d’anabolisant pour l’âme. Une âme en constante recherche d'une drogue apaisante, car la vie est courte et qu’on a tous besoin de sortir de soi...
cg