samedi 7 mars 2009

Je me souviens

Le nouveau film d'André Forcier vient de prendre l'affiche, ayant pour titre la devise du Québec: Je me souviens. Jusqu'à maintenant la critique est plutôt favorable pour ce film en noir et blanc doté d'un micro budget, un million 25o,000 dollars pour un film d'époque. Je lis ce matin sous la plume du critique cinéma du journal La Presse, Marc-André Lussier, "réalisé sans l'appui des institutions". Pourtant sur une page suivante, on peut voir au bas de la publicité du film les logos de la Sodec, Téléfilm Canada, Conseil des arts et des lettres du Québec, Conseil des Arts du Canada et j'en passe un ou ou deux autres.
Personne jusqu'ici n'a souligné dans les médias, la musique de ce film qui se passe au début des années 50. On n'a pas fait appel à Michel Cusson ou à François Dompierre, par exemple. À la place, on a utilisé de la musique en canne, dont un thème musical de Edwar Grieg, compositeur hollandais décédé en 1904, musique libérée de droits. Il me semble que l'argent venant des contribuables via les subventions institutionnelles devrait aussi servir à développer la musique d'ici et le talent de nos compositeurs. Il est normal de faire appel à des comédiens et à des techniciens du pays et l'aide financière publique devrait aussi comporter des exigences pour utiliser de la musique originale d'ici.
À propos de Je me souviens... demain sera la Journée Internationale des femmes. Oui il y a eu évolution pour ne pas dire révolution. Mais j'ai sursauté cette semaine en entendant un débat à la radio au sujet de la Caisse de dépôt et placements du Québec. On suggérait de faire appel à une femme comme future tête dirigeante de cet organisme qui a perdu 40 milliards. Ça va vraiment mal. Devant une tâche colossale, on pense à une femme pour relever le défi. Quand les affaires vont bien, on s'empresse de nommer des hommes pour pavoiser. J'espère qu'aucune femme n'acceptera ce cadeau empoissonné. Je me souviens de ma mère qui a fait des miracles avec un micro budget... Aujourd'hui les femmes continuent à gérer leur argent avec succès. Ne revenons pas en arrière sous prétexte de relever un défi socio-économique dont l'ampleur des dégâts dépasse le meilleur des gestionnaires masculins! Les femmes prouvent à chaque jour qu'elles peuvent faire des miracles, inutile d'essayer d'en faire un de plus, à partir de ce désastre ourdi par les fils de la finance... Laissons-les réparer leurs pots cassés.

4 commentaires:

  1. Très bien dit. Tu n'as pas perdu cette grande facilité à écrire.

    Nicole

    RépondreSupprimer
  2. Bravo ma Diane!
    Bien envoye!!

    judith

    RépondreSupprimer
  3. André Forcier a sans doute beaucoup de talent et c'est un franc-tireur, nous avons besoin d'eux pour faire avancer une société. Ça n'excuse pas cependant une musique achetée pour 5 cennes pour appuyer un film d'époque qui se passe en Abitibi et en noir et blanc. C'est déplorable.
    Quand à la Caisse de Dépôt, je crois que le dégât est tel qu'il transcende les sexes. Oui, c'est le boysclub qui nous a plongé dans la tourmente, mais je souhaite juste le meilleur remplaçant possible pour assurer notre avenir, et si c'était une femme je dirais bravo. Les femmes aussi sont touchées par de désastre, elles ne peuvent pas s'en dissocier.

    RépondreSupprimer
  4. Si j'avais pu enregistrer mon commentaire hier soir, c'est Claude qui aurait eu à se creuser les méninges aujourd'hui pour trouver quelque chose d'autre à dire. Mais là, c'est moi qui ai le problème parce qu'il a dit exactement ce que je pense. Alors tant pis.
    Et bravo à Claude pour son brillant (!!!!) commentaire et à toi qui nous interpelle de façon aussi efficace qu'agréable.
    DupontDupond

    RépondreSupprimer

J'adore vous lire!