jeudi 20 octobre 2011

Comment lisez-vous?


Assis dans votre fauteuil préféré? Dans le métro? En avion? Au lit? Sur une chaise longue pendant les vacances à la plage? Je suis curieuse de lire vos réponses! Et à quelle fréquence lisez-vous? Quelques pages de votre livre du moment à chaque jour? Un ou deux livres par année? Avez-vous un rythme de lecture rapide ou prenez-vous le temps de tout analyser?

Moi je lis de plusieurs façons, à différents niveaux ou degrés. J'essaie d'abord de lire la pensée de l'auteur, ce qu'il a vraiment écrit, voulu dire. Puis je m'attarde à sa structure, la manière dont il a construit le fil de son histoire, comment il a imbriqué tous les éléments tout en soignant la progression afin de nous amener au dénouement. Puis je lis pour moi, je fais des rapprochements, je me demande en quoi et pourquoi tel passage m'interpelle, qu'est-ce que ça soulève dans mon disque dur... J'appelle ça lire entre les lignes. Vraiment. C'est la partie la plus enrichissante et la plus révélatrice. Celle qui va orienter mon degré d'appréciation d'un livre. C'est à ce moment là qu'un livre devient mon livre, je le fais mien par ma lecture bien personnelle qui m'amène dans ma tête à le réécrire. J'interprète et selon ma perception, c'est ainsi qu'il s'inscrit dans ma mémoire. C'est pourquoi je n'aime pas résumer un livre. Je vais plutôt me rappeler du livre aimé en pensant à ce que j'en ai gardé, ce qu'il m'a apporté et le lier à un moment de ma vie. Je lis moins pour m'évader que pour me trouver... et mieux me connaître, apprendre. Certaines lectures me semblent parfois presque impudiques, indiscrètes tant les mots viennent brasser mes émotions et remettre en question mes convictions. Et oui je suis le genre de lectrice qui scrute les fautes typographiques et qui cherche dans le dictionnaire le sens d'un mot inconnu jusqu'alors.

Je lis de la même manière un article de journal ou d'un magazine. J'avoue parcourir rapidement le contenu sur les médias sociaux, juste le temps de saisir l'information. C'est davantage un divertissement. Mais je n'en perds pas moins mon esprit critique...

Savoir lire est un art qui se développe au fil des années comme savoir écrire et le plus enrichissant c'est qu'il n'y a pas de limites!

13 commentaires:

  1. J'aime bien connaître ce genre d'habitudes, ce qui me fait réfléchir aux miennes. Celles-ci changent chaque année, je ne lis plus autant, je ne lis plus le même genre de livres, probablement parce que j'écris plus.
    Il y eut l'étape philosophie du genre Sartre-Camus, puis féminisme du genre Bersianif-Marie Cardinal, puis ésotérique du genre Coelho-Walsch. Parallèlement, lecture de romans, ma préférence. Pas de poésie, peu de théâtre.
    Je lis vite pour aller à l'essentiel. Je déguste pourtant. De moins en moins, je lis toutes les pages.
    J'ai beaucoup lu le soir dans mon lit ou en vacances, au bord d'un feu ou sur une plage, à l'ombre d'une dune. Je lis maintenant en déjeunant, en dinant.

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  2. Diane:
    J'adore lire a mon lit dans le soir, sur le ferry a Vancouver, en avion et bien sur, avec un verre de vin dans apres-midi a la balanciore. I read both fiction and non-fiction; for entertainment and for education. After I have finished reading a well written book, I find it difficult to immediately read another. I just want to savour and think about it.
    My absolute most favourite book so far this year is non-fiction. The title is "The Immortal Life of Henrietta Lacks". It is written like a detective novel. If it hasn't been translated into French yet, it should be!

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  3. Comme j’aime cette question!

    Je lis le plus souvent dans mon lit, le soir, avant de m’endormir. Un roman, une biographie, qui me remplissent d’adrénaline, de désirs, d’intentions, de détermination, qui nourrissent mes rêves de grandeur, d’épanouissement personnel, mon désir de me dépasser. Je m’endors avec de beaux projets en tête. (Sourire)
    JE LIS dans mon fauteuil, le jour; ou carrément devant la cuisinière, une louche dans la main droite, le livre dans la gauche, quand le roman de la veille est si prenant que je ne puis le lâcher.
    JE LIS à mon bureau, stylo en main, pour le travail.
    JE LIS dans le métro, en voiture, comme toute petite quand j’ai appris : tout, les enseignes, les panneaux de circulation, les affiches, les vitrines, les bannières, les instructions, les consignes, les modes d’emploi, les plans, les publicités… JE LIS les étiquettes sur les pots de confitures, les bouteilles de shampoing, les crèmes hydratantes, les tubes de dentifrice…
    JE LIS Le Devoir, tous les matins, comme mon arrière-grand-mère paternelle. Je le reçois chez moi. Elle, qu’il pleuve, neige ou vente, elle se déplaçait dans un bistro pour le thé de quatre heures. Le même bistro dans le Vieux Montréal, tous les jours sauf le dimanche bien sûr, depuis la fondation du journal en 1910 jusqu’à son décès à l’âge de 96 ans, dans les années soixante ! Je lis Le Devoir, parce que mon grand-père paternel m’a dit que je ne serais jamais « écrivain » (il n’utilisait pas le féminin, à l’époque), si je ne le lisais pas. Je lis aussi Le Devoir, parce que s’y exprime une pensée critique et exigeante, ce que j’apprécie.
    JE LIS en librairie, au moins tous les quinze jours, les titres, les quatrièmes de couverture, les incipit, les « coups de cœur » du libraire.
    JE LIS pour tenter de comprendre le monde. Je suis lente, très lente, à le décoder : je ne le comprends toujours pas, ce qui m’assure de belles perspectives comme lectrice et qui me réjouit, d’une certaine manière.
    JE LIS pour mettre en mots les émotions, pour adopter des perspectives qui ne me sont pas familières, pour nuancer mon point de vue ou étayer mon argumentation avec de vrais arguments, chiffres, dates, statistiques qui finissent toujours par s’évanouir devant la réalité criante du sentiment, de la sensation, de la perception, de la conscience.
    JE LIS pour rire, pour sourire, pour pleurer, pour m’indigner, pour me rassurer, pour apprendre, pour découvrir, pour accueillir le témoignage de mes pairs.
    JE LIS par complicité avec qui pense et a pris la peine de fixer sa réflexion et de l’offrir en partage.
    JE LIS pour vivre des vies que la vie ne me donnerait pas l’occasion de vivre autrement.
    JE LIS pour accueillir l’héritage des aïeux, pour reconnaître le chemin d’hier à aujourd’hui.
    JE LIS pour la musique des mots. Quand les phrases sont particulièrement bien balancées, qu’elles bercent avec élégance la pensée, je résiste mal au plaisir de les relire pas vraiment à voix haute, mais à tout le moins à les murmurer pour les entendre et les faire résonner en moi.
    JE LIS par curiosité, pour voir ce que mes consoeurs et confrères écrivent.

    Mais, bon sang, je suis jalouse de toi, Diane, car je n’arrive jamais à prendre suffisamment de recul devant un texte pour l’analyser, en repérer la structure, comprendre comment l’auteur a imbriqué les éléments les uns dans les autres. Je suis totalement, entièrement et résolument victime de la magie des mots.

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  4. Belle Diane,

    Ton texte, sa structure, ses confidences, sa leçon tout m'interpelle. Je veux lire comme toi. J'ai trop souvent lu trop vite, trop tout, trop pas assez, en urgence, dans le désordre, pour dormir (toujours les mêmes pages) pour fuir, demain j'me cherche un "meilleur fauteuil"...j'viens d'apprendre à lire. Merci ma Di.
    Paimpont

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  5. A ClaudeL: c'est vrai que nos goûts et choix de lectures évoluent... quoique je rêve toujours de prendre le temps pour relire les Martine et autres Comtesse de Ségur:)

    @ Antoinette: je devine que c'est toi, ma seule lectrice bilingue... Moi aussi je ne peux commencer un autre livre immédiatement; il faut que je vive... ma lecture récente afin de l'apprécier complètement.

    @ Danielle: ravie que tu aimes mon sujet! Merci pour ton commentaire inspirant. Et je crois que ton cerveau enregistre au fur et à mesure, naturellement, la mécanique de l'auteur, le comment il écrit. En fait, il s'agit d'essayer de se mettre à la place de l'auteur. Tu es douée, n'en doute jamais!

    @ Paimpont: Tu as lu mon billet comme si tu l'avais écrit... Tu vois, tu sais lire mieux que tu ne le penses! Je te souhaite une belle causeuse, confortable:)

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  6. Je lis le soir dans mon lit, je lis en fin d'après-midi quand toutes mes choses sont faites. Je lis en auto (quand ce n'est pas moi qui conduit bien sûr). J'aime lire et bien savourer l'histoire dans laquelle je suis plongée, je m'évade complètement. Je n'aime pas lire vite, je prends le temps.


    Depuis environ 3 ans, je lis aussi pour échanger avec des copines. Une fois par 2 mois nous lisons le même volume et nous nous rencontrons pour en discuter en prenant une bonne bouteille de vin. C'est très agréable mais la lecture est différente, je m'attarde au style, j'analyse davantage.

    Je suis abonnée aussi aux rencontres avec Jean Fugère dans les bibliothèques de la région. Jean Fugère rencontre un auteur et le questionne sur ses livres, sur sa vie. C'est toujours très intéressant. La semaine dernière, nous avons rencontré Mélanie Vincelette. Elle nous a parlé de la maison d'édition qu'elle a fondé, de ses livres et de ses voyages.

    Et je lis ton blogue, bien sûr que je trouve toujours très intéressant.

    Ghislaine

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  7. Je lis pour m'évader dans un autre univers. Quand j'aime une histoire, je plonge dedans, je ne réfléchis plus, n'analyse plus. Je mange, je dévore les personnages, leur histoire, leurs émotions. Je ris avec eux, j'ai peur avec eux, j'ai de la peine avec eux. Mais je suis exigeant. Je suis capable d'abandonner un livre mal écrit, ou mal traduit. Je suis actuellement dans le plus récent Jean-Christophe Grangé, Le Passager. Du pur génie!

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  8. @ Ghislaine: je ne doute pas que ça doit être intéressant de faire partie d'un club de lecture, de confronter nos impressions avec celles des autres. Mais, peut-être que le livre choisi ressemble plus à un devoir qu'à un pur plaisir? Merci d'être fidèle à mon blogue!

    @ Claude: Moi c'est le cinéma qui me permet de m'évader totalement. Je rentre dans l'écran... Oui, Grangé est un écrivain de très grand talent qui force mon admiration.

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  9. j’ai adoré la question de Diane et la réponse de Danielle ! Je les ai partagées avec les trois lecteurs et demi (le demi c’est ma petite-fille, celle qui sait lire …) de mon blog littéraire !
    http://nezdanslivres.blogspot.com
    amitiés,
    Renaude

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  10. Chère Diane,

    Félicitations pour cette chronique si riche.

    Comment je lis ? Quel genre de lecture ?

    J'aime bien les biographies, les romans, les essais sur des sujets qui m'importent et les guides de voyage. Parfois, je me laisse emporter jusqu'à en oublier de boire et de manger.

    Cependant, le plus souvent, je lis les quotidiens et des revues. Alors, malheur à moi, je m'adonne au multi-tâches en partageant mon attention entre le journal, la radio ou la télé, le chat et, même, le téléphone.

    Qu'est-ce que ce serait si j'avais un Iphone !

    Et le pire ... Je ne suis pas la seule à m'éparpiller ainsi.

    Je crois que je dois réapprendre à lire et y mettre le temps.

    Franchon

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  11. @ Franchon: Lire pour le plaisir et non dans le cadre de son travail est un autre apprentissage... Je suis certaine que tu y excelleras aussi:)

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  12. Bonne question !
    Je lis partout, et même en marchant (sur les parcours que je connais bien; ça m'évite de me prendre tous les panneaux et lampadaires ;-)
    Je ne pense pas "analyser" la fiction en lisant - en tout cas pas dans un premier temps; j'essaie juste de profiter du dépaysement, du loisir. La réflexion vient après - parfois bien après.
    Pour les journaux, je survole beaucoup et prend le temps de lire (et si possible comprendre) les sujets qui m'intéressent.

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  13. @ lewerentz: merci pour votre commentaire en direct de la Suisse!
    Au plaisir de vous retrouver ici à nouveau:)

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J'adore vous lire!