mercredi 20 avril 2011

La peur de devenir vieux


À quel moment se voit-on vieux ou vieille? Ce n'est pas une question d'âge. Peut-être en partie un état d'esprit. Il y a des jeunes gens qui ont un comportement de vieux, sans vigueur physique ou intellectuelle, qui n'ont pas d'ardeur au travail. Il y a des gens plus âgés qui se sentent rajeunir à la retraite, libérés des soucis du travail, de l'éducation des enfants, du rythme effréné au quotidien de la course contre la montre.

Il y a bien sûr les effets physiques du temps sur notre peau, notre corps. À l'heure des artifices comme les crèmes anti-âge et les chirurgies esthétiques, on tente sans succès d'inverser le cycle du vieillissement. Mais quand le passage à la vieillesse se fait-il? En apparence, il n'y a pas de moment précis. Il nous arrive à tous de revoir quelqu'un après quelques années et de remarquer qu'il n'a pas changé ou au contraire, qu'il a pris un coup de vieux. Après, ça ne bouge presque plus. On a l'air vieux jusqu'à la mort.

Moi je dirais que c'est surtout quand on est malade, qu'on se sent plus vieux. Il y a une perte de vivacité, accentuée par la douleur et l'inquiétude. Celle qui nous mine de l'intérieur. Celle qui nous fait penser à la mort. Celle qui nous fait peur. Sera-t-on privé de... la joie de vieillir? Rien ne sert de vivre vieux si c'est pour être en mauvaise santé. Surtout que les vieux n'ont pas la cote de popularité chez les docteurs. Il faut les écouter les vieux raconter leurs bobos et ça, ça prend du temps... On nous radote que l'espérance de vie en moyenne est de 80 ans aujourd'hui. Face à cette pression statistique, s'il nous fallait partir avant, serions-nous doublement perdants? Allons-nous mourir trop jeunes à 79 ans?

On pourrait dire qu'on ne peut pas mourir en parfaite santé, quoique...
On rêve tous d'aller au ciel sans mourir! Mais avant d'en être là, on ne veut pas vieillir dans des conditions déplorables, seul, pauvre et... malade!

Et vous, chers lecteurs, comment rêvez-vous votre vieillesse? Dépêchez-vous de me répondre, car la vie est si courte!


18 commentaires:

  1. Ma peur à moi est plutôt du côté "qui s'occupera de moi" ?
    Avec tout ce qu'on entend au sujet des maisons de retraités, ça fait peur !
    Je crois que je me suis sentie "vieillir" passé le cap de la cinquantaine...
    Petit bobo par ci... petit bobo par là !
    Malgré tout, j'aime la sagesse acquise au fil des années.
    Nous avons encore de belles années devant nous !
    Faut pas vivre avec la peur de vieillir, faut rester dans le présent et vivre "aujourd'hui".
    Merci Diane pour ce bel article qui nous fait réfléchir.

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  2. Belle Ann,
    Qui s'occupera de moi... est aussi une question qui me taraude et j'en ferai un billet prochainement.
    Tu as raison, tentons de vivre au présent!
    merci de participer à mon blogue.

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  3. Beau sujet de discussion Diane qui nous interpelle tous. La mort ne me fait pas peur. Je le sais depuis longtemps. Mais ce que je redoute par dessus tout, c’est la souffrance, l’incapacité de prendre soin de soi, de voir à ses besoins personnels. De son vivant il faut avoir cultivé l’amitié, la fraternité afin de pouvoir s’entraider mutuellement surtout si on n’a pas d’enfants ou s’ils vivent éloignés. En attendant vive la vie, vive l’amitié et profitons en pendant que nous sommes en santé.
    Western.

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  4. Chère Western, quel beau retour ici, ça me réjouit!
    Tu as aidé et tu aides encore tant de gens que je ne suis pas inquiète pour toi, tu ne seras jamais seule!
    Oui, vive l'amitié, celle qui survit à tout.

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  5. La vieillesse n'existe pas ici... J'ai des amis de 18 à 94 ans. On est encore jeune à 94. J'ai encore 20 ans. ;-))

    Le secret de la jeunesse est la curiosité et la combativité, et l'esprit ouvert, et la recherche de soi dans ses accomplissements, etc. Le reste est physique, pour nous embêter...

    ;-)
    Claude

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  6. À quel âge se voit-on vieux? Toute une question que tu poses là, Diane! Pour ma part, même si je ne me sens pas vieille encore (et heureusement), depuis que ma mère est partie, je me sens vieillir. Perdre sa mère, ne plus avoir ce lien avec celle qui nous a donné la vie nous rapproche forcément de la mort. C'est un deuil particulier. Mais gagner en sagesse, ce n'est pas plus mal! À condition de garder la curiosité, d'être encore disponible à ce qui se présente à nous...
    Anne-Marie

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  7. Beau questionnement que tu nous offres...j'aurais envie de retourner (de bord) la question vu que la jeunesse nous échappe petit à petit, donc comment retrouver cette jeunesse? Ok y'aurait toujours refaire nos erreurs...mais le temps presse alors je dirais adopter la posture mentale de l'émerveillement, rire le plus souvent possible, re-tomber amoureux (sans nécessairement changer de conjoint)se pincer le matin en se disant "on est vivant"...Dire je t'aime. La grosse question restera toujours sans réponse malheureusement on ne connaît que le début que ce soit des histoires ou de la vie faisons des pactes avec nos ami(es)...je pense aux Invasions Barbares...se faire confiance, rêver de partir en pleine symphonie! Paimpont

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  8. @ Claude: Bravo pour cette vision positive!
    Comme vous dites, le physique... C'est le corps qui nous rappelle notre âge.

    @ Anne-Marie: c'est sûr que le décès de nos parents nous fait mesurer le temps qu'il nous reste.
    La curiosité alliée à un esprit alerte nous protège de l'ennui!

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  9. C'est une question naturelle et la réponse est différente selon l'état de santé que nous avons.

    Mon problème est que ma tête et mon coeur ne vieillissent pas, et, comme j'ai à peu près toujours vécu avec la douleur, je réalise qu'elle est moins présente qu'il y a 20 ans et je m'en réjouis.

    Cependant j'essaie de ne pas vieillir amère car je me dis toujours que maman, qui est décédée à l'âge 51 ans, aurait bien aimé avoir l'âge que j'ai aujourd'hui. Nous n'avons pas le choix et j'avoue que j'essaie d'y penser le moins possible en vivant et en profitant de tout ce que la vie peut m'apporter.

    Parfois mais rarement, je me demande comment sera la fin de ma vie. Serais-je malade, invalide, quelqu'un devra-t-il s'occuper de moi? Je verrai quand je serai rendue là. On ne peut pas savoir aujourd'hui ce que nous serons demain, c'est pour ça que j'essaie de ne pas me torturer avec ça.

    Je souhaite, comme la plupart des gens, mourir dans mon sommeil. Je me dirai alors que je n'ai jamais été vieille.

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  10. Chère Diane,
    En paix
    En santé
    En aimant
    En lisant
    En riant
    En apprenant
    En mangeant "one apple a day"
    voilà comment j'espère ma vieillesse.

    Mia

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  11. Par une drôle de coïncidence, ton blogue m'arrive après avoir visionné le film de Woody Allen, «You will meet a tall dark stranger» (disponible en club vidéo) où Anthony Hopkins se paie une crise de jeunisme.
    Tout le film est très drôle.
    C'est vraiment tout ce qu'il y a à faire, en rire!

    Mimi

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  12. Allo Diane!

    Une image me vient parfois:je suis vieille,en moto,un foulard autour du cou vole au vent et je ris.Et j'ai peut-être aussi une p'tite mèche bleue...

    Lorsque je demande à mon époux(Pierre)ce qu'il pense de la vieillesse:j'y pense pas,moi j'pense à aujourd'hui.

    "Soyez heureux le temps que vous vivez car vous serez mort longtemps."

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  13. Diane, coïncidence incroyable ! Je rentre à l'instant du cinéma où je suis allée avec ma voisine du dessous qui vient de fêter son 85ème anniversaire. Elle est bien un peu branlante, mais encore curieuse des choses et je lui disais justement que je la trouvais chanceuse d'avoir encore cette faculté entière. Et le film était LA PETITE CHAMBRE de deux jeunes femmes suisses, de Lausanne, avec Michel Bouquet. Et l'histoire était belle : un Edmond vieillissant et une jeune femme, Rose, qui vient d'accoucher d'un enfant mort, s'aident mutuellement. Edmond finira sa vie comme il l'entend et Rose arrivera à faire le deuil de son enfant mort. D'ailleurs, je me demande si ce film n'a pas obtenu l'Oscar du meilleur film étranger ??? La vieillesse, la mort ... j'y suis confrontée chaque jour de ma vie. Je suis la cadette d'une fratrie de 12 enfants, dont l'âge s'échelonne entre 90 ans pour l'aînée et 70 ans pour moi la cadette. Nous sommes encore 9 en vie. Ma soeur aînée est dans un hôme, elle le vit très mal, bagarre, se révolte, mène des combats vains pour ce que je considère comme des détails. Je trouve que c'est affreux de détester à ce point l'endroit où on doit vivre. Je la visite souvent, très souvent. J'espère que je serai paisible quand ce sera mon tour, mais rien n'est moins sûr ! Je n'ai pas peur de la mort, j'espère que le moment venu, je saurai l'apprivoiser.

    Vous nous avez mis tant de jolis billets ces temps, Diane et moi, happée par mes multiples soucis et obligations, je n'ai pas réagi aussi souvent que j'en ai eu envie.

    En tout cas, merci et un grand bonjour cordial de Golovine en Suisse.

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  14. Oh la la, le plaisir de lire vos commentaires!!! J'espère que vous m'écrirez encore quand je serai vieille, les relations avec les autres, ça tient jeune...

    @ Paimpont: oui l'émerveillement, attitude si proche de l'enfance, c'est une bonne façon de repousser la vieillesse et tout le chiâlage! J'achète ton idée: faire des pactes avec nos amis!

    @ Ghislaine: tu as un beau problème... si ta tête et ton coeur ne vieillissent pas! Merci de partager ici ta belle réflexion!

    @ Mia: quel beau programme! Te connaissant, tu devrais le réaliser avec succès, comme tout ce que tu fais.

    @ Mimi: Merci pour la suggestion de film! Je pense l'acheter pour le regarder souvent et longtemps...

    @ Carole: Je te VOIS en moto et avec la p'tite mèche bleue! Comme m'a déjà dit une amie très chère à mon coeur: vieillir est la seule façon de rester vivant!

    @ Golovine: je m'ennuyais de vous! Merci pour ce mot si savoureux et généreux! Oui vivre dans un endroit qu'on déteste est sûrement bien triste, heureusement vos visites doivent lui procurer un répit. Je crois qu'il ne faut surtout pas s'isoler en vieillissant...

    aux autres: allez! J'ai hâte de lire la suite :)

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  15. Claude a dit:C'est dans le regard des autres qu'on est vieux. Et la maladie ou les bobos en sont le vecteur. Les bien portant ne veulent pas entendre le récit de tes malaises. C'est dans la performance qu'on prouve notre jeunesse. Une fois faible et malade, même "jeune", on devient "vieux" pour les autres. Vous pouvez savoir profondément que vous n'êtes pas vieux, mais regard des autres pourrait vous renvoyer une image contraire.

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  16. Cher Claude, c'est vrai que ça tanne les autres d'entendre parler de nos bobos. Moi je ne parle plus de mes douleurs aux pieds, promis :)

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  17. La maladie, la mort... des sujets qui me hantent depuis l'adolescence. Une période de la vie où l'on commence à se poser des questions sur la vie, sur notre futur, celui de nos frères & sœurs, celui de nos parents.

    Je pense rarement à ma vieillesse, car j'en suis encore loin. Mais je ne peux m'empêcher de penser à celle de mes proches, en particulier à celle de mes parents, qui sont ma seule famille (avec mon frère). Je suis partie de la maison il y a quasiment 4 ans, et depuis, je ne les vois que 4 / 5 fois par an. Et il y a quelques mois, lorsque je les ai revus avant de partir pour le Québec, j'ai remarqué qu'ils avaient pris un coup de vieux. La vieillesse est pour moi (et pour eux aussi) un état d'esprit, mais on ne peut nier que le physique nous rappelle vite à l'ordre. C'est la vie.

    L'année dernière a été "l'année de la maladie" pour nous. Tous les 2 mois, nous avons appris qu'un ami proche avait un cancer, une tumeur. Et cela m'a fait réaliser plus que jamais qu'il faut profiter de la vie.

    Chaque jour qui passe, je regarde par la fenêtre et je me dis "bon sang, je suis à Montréal". C'était l'un de mes rêves, je l'ai réalisé. Et j'en ai tant d'autres à réaliser!

    L'ami qui a appris qu'il était malade l'an dernier, a 82 ans. Une joie de vivre incroyable. L'une des personnes les plus intelligentes et cultivées que je connaisse. Jusqu'à l'année dernière, il faisait avec sa compagne un à deux voyages par an, et à chaque fois que je le voyais, il me racontait ses dernières aventures. Comment j'imagine ma vieillesse ? Comme la sienne. Je veux arriver à 80 ans et pouvoir partager avec mes amis, mes enfants, mes petits-enfants, mes aventures vécues. Les faire rêver à leur tour et leur donner envie de vivre leur vie à fond. Et surtout, je veux pouvoir regarder en arrière et me dire que je ne regrette rien.

    Je n'ai que 24 ans et mon discours aura probablement changé d'ici quelques années... je repasserai ici pour le partager! :)

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  18. Chère Fanny, je suis si contente de lire ici ton premier commentaire sur mon blogue!
    C'est vrai qu'il y a des années où la maladie nous habite, un mauvais cycle dont on espère sortir sans trop de séquelles. Et rapidement afin comme tu le dis si bien, de profiter de la vie qui elle, n'attend pas!
    Je suis ravie que tu vives à Montréal, ton rêve éveillée!
    Je te souhaite la vieillesse à l'image de celle de ton ami que tu décris si bien.
    Et j'espère que tu repasseras par ici très bientôt afin de te lire à nouveau...

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J'adore vous lire!